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Le recours à la grève écarté pour le moment: L'intersyndicale de l'Education exige un dialogue sérieux

par M. Aziza

Les six syndicats formant l'intersyndicale de l'Education ont déploré hier, l'absence d'interaction et de dialogue entre les partenaires sociaux et la tutelle en dépit de tous les problèmes existants et les revendications socioprofessionnelles qui ne cessent de s'accumuler. Les syndicats ont mis en exergue, hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Unpef à Alger, le malaise social au sein de leur corporation mais aussi de l'ensemble des personnels de la Fonction publique. Et d'appeler la tutelle et les autorités du pays à ouvrir les canaux du dialogue pour apaiser les esprits. Sadek Dziri, président du bureau national de l'Union nationale du personnel de l'Education et de la Formation (Unpef) a précisé que selon le rapport annuel transmis aux plus hautes autorités par la tutelle, le dialogue entre les services du ministère de l'Education et les syndicats du secteur n'a pas dépassé 1%. Pourtant, déplore-t-il, tous les signaux sont au rouge, avec une baisse importante du pouvoir d'achat des salariés. « L'enseignant, aujourd'hui, ne fait plus partie de la classe moyenne, il est à présent de la classe écrasée ou de la classe pauvre », a lancé Oulha Salim, le coordonnateur national du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur tertiaire de l'Education (CNAPESTE). Et d'affirmer que la chute vertigineuse du pouvoir d'achat et l'inflation ont mis à rude épreuve l'enseignant et l'ensemble des fonctionnaires. Sans oublier les « disparités » dans le volume horaire des enseignants et des élèves et des enseignants avec d'autres collègues. « Il est également inadmissible que certains enseignants assument la charge de 32 séances hebdomadaires », dénonce-t-il. Pour Sadek Dziri, la priorité, aujourd'hui, porte sur la révision du statut particulier du secteur, pour régler certains dysfonctionnements et aller de l'avant. « Nous avons eu 50 rencontres ces dernières années avec les commissions chargées de réviser les statuts sans avoir, ne serait-ce qu'une seule lueur de changement », dit-il. L'intersyndicale réclame la révision des plans exceptionnels, « nous avons entamé le deuxième trimestre, alors que la question du volume horaire reste posée », s'est indigné Zoubir Rouina, président du Conseil des enseignants des lycées d'Algérie (CELA). Les syndicats ont dénoncé, par ailleurs, le fait que «les primes des enseignants du Sud et des régions enclavées soient toujours calculées par rapport à l'ancien salaire de base datant de 1989». Le président de l'Unpef a affirmé que le recours au débrayage est écarté pour le moment, appelant les responsables du ministère de l'Education à ouvrir la voie à un dialogue sérieux et responsable. Et ce, afin de solutionner certaines questions urgentes et certaines revendications qui ne datent pas d'aujourd'hui.

«Nous exigeons une retraite juste pour tous les Algériens»

Les membres de l'intersyndicale ont réclamé, encore une fois, la restitution du droit à la retraite anticipée et sans condition d'âge. Ils se sont dits même capables d'émettre des propositions pour trouver le juste équilibre du bilan financier de la Caisse de retraite « qui évoque, à chaque fois, le problème de déficit financier». Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (SNAPEST) a affirmé que « le fonds spécial de retraite est anticonstitutionnel », car dit-il, la constitution algérienne garantit l'égalité à tous les Algériens et à tous les fonctionnaires de l'Etat. Or précise-t-il, « il y a un fonctionnaire qui cotise pendant 40 ans, il a le droit à une retraire de 32 ans de service où le retraité bénéfice d'une pension de 80%, alors que les cadres supérieurs de l'Etat ont le droit à des retraites après seulement quelques années d'activité, et sortent avec une pension à 100% du dernier salaire perçu», d'où la nécessité, selon ses propos et ceux de l'intersyndicale, d'ouvrir un débat et un dialogue sérieux sur le régime de la retraite.