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Deux commissions pour la mise à jour des recensements des bidonvilles

par Rachid Boutlelis

  A l'instar des autres communes de la wilaya, la commune d'Aïn El Turck procédera dans les tout prochains jours à la mise à jour des recensements des bidonvilles dans l'ensemble des localités de la commune, a-t-on appris hier auprès des services techniques de l'APC. Deux commissions ont été installées à cet effet. Pour la 1re commission elle aura la charge de recenser les familles habitant les habitations menaçant ruine et classé ?rouge' dans la circonscription de la commune et validée par le C.T.C. Pour ce qui est de la 2ème elle aura la responsabilité de mettre à jour le nombre des familles qui habitent les bidonvilles.

Les deux commissions sont composées des représentants de plusieurs services. Les commissions vont actualiser les recensements réalisés ultérieurement portant sur les habitations et les familles résidant dans des logements précaires.

Selon nos sources, le wali d'Oran a indiqué que des enquêtes sur les constructions précaires et le recensement des familles résidant dans les immeubles menaçant ruine, seront effectuées sur le terrain. Des fiches relatives à chaque habitation précaire seront élaborées et les dossiers transférés à la commission de daïra pour d'éventuelles opérations de relogement. Il y a lieu de signaler qu'environ 4.000 constructions illicites sont répertoriées à travers la daïra d'Aïn El Turck, selon un décompte provisoire établi par les services de l'Urbanisme. Ce chiffre peut être aisément revu à la hausse et ce, au vu de l'ampleur de cette transgression ayant pris des proportions démesurées, ces dernières années, dans cette contrée côtière, Toujours est-il que le phénomène des constructions illicites s'est accaparé des hectares de terre du domaine public, de l'agriculture et du forestier, essaimés à travers le territoire cette daïra.

C'est ainsi que d'immenses parcelles de terrain ont été détournées de leur vocation initiale pour abriter des bidonvilles, de plus en plus nombreux et encore beaucoup plus vastes. En effet, cette contrée côtière qui aspire, ironie du sort, à promouvoir le tourisme, est le principal poumon économique et est durement confrontée à l'infraction liée aux constructions illicites et ce, au point d'en être complètement défigurée et ce, sans épargner les kilomètres de ses plages.

Nul n'ignore en réalité que ce phénomène a donné naissance à de véritables réseaux qui se sont spécialisés dans les transactions de lopins de terre et/ou de masures au sein de ces bidonvilles. Selon des sources concordantes, un lot de terrain est proposé à partir de 10 millions de centimes alors qu'une baraque est cédée à partir du triple, voire plus, dans les bidonvilles de cette daïra. Avec le temps et à la faveur d'une flagrante indifférence des uns et des autres, de véritables îlots de masures ont poussé un peu partout et continuent à s'étendre insidieusement au fil des jours dans cette région. Ce malheureux constat s'additionne malheureusement aussi avec les bidonvilles répertoriés à l'intérieur du tissu urbain de ces communes. L'infraction relative au branchement illicite sur les réseaux de l'électricité et de l'AEP, par les occupants de ces masures, est devenue courante avec le temps et ce, avec toutes les désagréments et autres graves dangers encourus. Les décharges sauvages, qui ont fait leur apparition autour de ces regroupements de baraques, résultant des amas d'ordures ménagères, déposées par leurs occupants, ajoutent exécrablement une touche supplémentaire à ce sordide.

Le triste constat est édifiant dans les localités de St Roch, Paradis-Plage, Claire-Fontaine et même en plein cœur de la commune d'Aïn El-Turck.