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Respectivement ex-directeur du protocole de Bouteflika et patron de Safina: Reguieg et Metidji incarcérés

par Houari Barti

L'ancien directeur du protocole de la présidence de la République, Mokhtar Reguieg, a été mis hier en détention provisoire par le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed, ont indiqué hier des sources proches du dossier. Il est mis en cause, notamment, pour «bénéfice d'indus privilèges» et «abus de pouvoir».

Interpelé samedi par la brigade de recherches relevant du groupement territorial de la Gendarmerie Nationale d'Alger, et après une audition qui aura duré 16 heures, selon les mêmes sources, Mokhtar Reguieg a été présenté hier matin devant le procureur de la République avant d'être mis à la disposition du juge d'instruction du même tribunal qui l'a placé en détention préventive.

Mokhtar Reguieg, qui a été transféré hier à la prison d'El Harrach, est inculpé dans le cadre du dossier de l'homme d'affaires Hocine Metidji, PDG du groupe du même nom, également placé en détention préventive pour les chefs d'inculpation de «transfert illicite de capitaux vers l'étranger», «blanchiment d'argent», «financement illicite de la campagne électorale du président déchu», «complicité de dilapidation de deniers publics», «trafic d'influence» et «violation de la réglementation des marchés publics».

En plus de l'ancien directeur du protocole de la présidence de la République, Mokhtar Reguieg, le dossier d'instruction concerne plusieurs anciens ministres, ex-walis et hauts cadres de l'Etat et dirigeants de banques publiques. Selon les mêmes sources, une quarantaine de personnes au total a été auditionnée samedi par la justice à l'issue d'une enquête préliminaire confiée aux services de la Gendarmerie Nationale.

Ancien ambassadeur d'Algérie à Rome et diplomate de carrière, Mokhtar Reguieg a été, pour rappel, nommé au poste de directeur du protocole de la Présidence, en octobre 2005, en remplacement de Rachid Maârif. Homme discret, il s'est mis au service d'une fonction qui a pris une dimension nouvelle avec l'arrivée de Bouteflika, très frileux des us protocolaires. Il a été limogé de son poste, le 17 avril 2019, suite à l'annonce du retrait de Bouteflika de la vie politique et de la course à la présidentielle.

Avant sa mise en détention provisoire hier, Mokhtar Reguieg a, pour rappel, déjà eu affaire à deux reprises à la justice. La première en qualité de témoin, où il a été convoqué et entendu en mai dernier par le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida, dans le cadre de l'enquête qui visait Saïd Bouteflika et les généraux Toufik et Tartag. Le nom de Mokhtar Reguieg a également été cité dans l'affaire du groupe Amor Benamor dans laquelle sont également impliqués les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal et l'ancien ministre de l'Agriculture Rachid Benaïssa, poursuivis entre autres pour blanchiment d'argent, octroi d'indus privilèges et violation de la réglementation des marchés publics.