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Skikda: Les travailleurs de l'ENAMARBRE exigent le départ du DG

par A. Boudrouma

Des dizaines de travailleurs se sont agglutinés hier, devant le siège de l'Entreprise ?Enamarbre', situé au centre-ville de Skikda, pour manifester leur courroux, au sujet de la sanction de 15 jours de mise à pied, qui leur a été infligée pour «refus de travail et participation à une grève illégale». Ils ont exigé le départ, pur et simple, du directeur général de l'Entreprise motivant leur revendication par le refus de ce dernier de satisfaire leurs doléances «exprimées pacifiquement dans 2 sit-in observés, les 6 et 9 février 2020».

Globalement, il s'agit de revendications liées aux salaires soutenant qu'ils leur sont versés avec du retard et de manière irrégulière. Sur place, d'autres travailleurs ont profité pour évoquer leurs bas salaires variant de 20 à 27.000 DA mensuellement, parmi lesquels certains ont affirmé cumuler une ancienneté de 30 ans, pointant un doigt accusateur en direction des cadres «qui se permettent pourtant des salaires et surtout des variables confortables».

Le DG de l'Entreprise, M. Gadouche Abdelkader a bien voulu donner sa version au sujet de la revendication de son départ formulée par les travailleurs. A ce titre, il a souligné qu'il a été nommé par le Conseil d'administration, nomination avalisée par l'Assemblée générale de l'Entreprise. «S'agissant de la sanction de 15 jours, elle a été prise, dans le strict respect des dispositions du règlement intérieur et de la Loi 90/11 du 21/04/1990 se rapportant aux relations de travail qui permettent à l'employeur de licencier des travailleurs, auteurs d'arrêt de travail illégal». Le DG signalera, néanmoins, avoir pris en considération la situation des travailleurs, en réunissant une commission ad hoc, composée de 7 membres dont 4 représentants des travailleurs et 3 de l'employeur, pour statuer sur les fautes commises, en proposant de commuer les 15 jours de mise à pied, en blâme avec l'engagement de chaque travailleur sanctionné, de ne plus récidiver son acte.

Cette proposition a été carrément repoussée par les travailleurs qui ont refusé de signer les lettres d'engagement établies par l'administration. «Au sujet du prétendu retard dans le paiement des salaires, je dispose d'un PV, daté du 09/02/2020 et signé par les 2 parties, stipulant que le salaire est versé durant la période comprise entre le 6 et le 10 de chaque mois, or le 09/02/2020, il y a eu un arrêt de travail», a déclaré le DG qui s'est dit ouvert au dialogue, contrairement aux protestataires qu'il a accusé d'avoir empêché l'accès des employés à la direction. Pour lui, ce n'est pas toute l'entreprise qui est en grève puisque à l'unité de marbre de Fil fila, les travailleurs ont rejoint leurs postes, en dépit de quelques défections de même que les unités d'Aïn Smara, de Karimia et de Miliana. Pourtant les grévistes qui faisaient le pied de grue devant le portail de l'entreprise, ne semblent pas près de lâcher prise, en soutenant qu'ils n'arrêteront pas leur mouvement avant le départ du DG.