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Tlemcen: Le SOS de quatre familles «réfugiées» dans un château en ruine

par Khaled Boumediene

A l'abri de grands murs du château (en ruine), en face du siège d'Algérie Télécom dans la cité des Cerisiers à Tlemcen, se cachent quatre familles dont deux veuves qui se réfugient depuis plusieurs années à l'intérieur de cette propriété dégradée depuis plusieurs années. En effet, les familles Okbi, Mebarki, Megherbi et Laribi habitent de petites baraques sans eau, gaz, électricité et chauffage. Des dizaines d'années d'attente et toujours pas de solution pour ces mal-logés qui lancent aujourd'hui un SOS face à leur situation qui se dégrade pour eux et leurs enfants. Déposant plusieurs dossiers de demande de logements auprès de l'APC de Tlemcen sans succès, ces familles se sentent actuellement délaissées. «Nous avons marre d'attendre pour être délogées de cette jungle qui pullule de serpents, rats et de chiens errants ! Nous sommes en plein centre urbain de la cité des Cerisiers, mais on est éloignées, on n'a plus nos repères, on n'a pas les commodités d'une vie digne d'Algériens, c'est très dur pour nous, on n'en peut plus !» se désolent ces familles, qui ont plusieurs nourrissons et enfants à charge.

Et d'ajouter : «A chaque fois, des membres de commissions d'attribution de logements, des responsables et des élus viennent nous voir mais en vain ! Jusqu'à quand on va continuer à vivoter au milieu de ces ruines ? Nous lançons un appel au président Tebboune pour nous aider à quitter au plus vite ces habitats insalubres et honteux ! Tous nos enfants sont malades !» Par ailleurs, un collectif de riverains a été constitué afin d'accompagner ces mal-logés dans leurs démarches auprès des autorités concernées et faire avancer les choses rapidement. Ce collectif envisage également d'alerter les services concernés sur la situation de cet espace de plus d'un hectare, délaissé et qui enlaidit le visage de leur quartier. «Cela fait des années que ce château en état de délabrement défigure notre quartier ! Nous voulons que les autorités s'intéressent un peu à ce grand espace qui se situe à proximité de plusieurs cités résidentielles et édifices administratifs, commerciaux et de santé. Pourquoi ne pas le transformer en un lieu d'utilité publique ? On peut par exemple le transformer en un havre de verdure au cœur de la cité des Cerisiers, ou un abri pour les handicapés, ou une maison de repos ou d'asile pour les personnes âgées, ou encore en un centre psychopédagogique !» propose ce collectif.