L'organisation nationale de
la protection de l'environnement, de la sauvegarde du patrimoine et des
énergies renouvelables vient de tirer la sonnette d'alarme et ce, suite à une
inspection ayant ciblé plusieurs zones essaimées à travers la daïra d'Aïn El Turck. Il s'agit, entre
autres constats établis sur le terrain, de l'état de déliquescence avancée de
la place du 20 Août 1956, sise en plein cœur du chef-lieu, qui a, ironie du
sort, été ciblée ces vingt dernières années par plusieurs opérations
d'aménagement, décriées par la population, l'ayant non seulement défigurée mais
aussi ayant englouti des milliards de centimes. Le président de cette
organisation nationale, en l'occurrence Benyahia Bahri, a tenu également à dénoncer «l'existence de plus de
15 ateliers clandestins d'abattage de la volaille, répertoriés entre le
quartier Sainte Clotilde et le lieudit Dadayoum, dans
la municipalité de Mers El Kébir. Cette activité
illicite a donné naissance à des dépotoirs sauvages constatés sur les chemins
vicinaux aboutissant à hauteur du lieudit Aïn
Khadija, sur la route de la corniche supérieure». Notre interlocuteur a aussi à
mis en évidence «le phénomène de la bidonvilisation dans cette municipalité,
porte d'accès de ladite daïra, qui a pris des proportions incontrôlables dans
l'indifférence, voire la complaisance des uns et des autres». A El Ançor, l'organisation a eu à relever que la pollution
provoquée par les carrières d'agrégats est à l'origine directe d'au moins 300
cas de maladies respiratoires chez la population de cette municipalité, zone
frontalière délimitant la daïra d'Aïn El Turck à celle de Boutlélis. «Nous
avons à maintes reprises signalé ce navrant état de fait aux walis qui se sont
succédé ces vingt dernières années aux destinées de la wilaya d'Oran» a fait
remarquer M. Benyahia. Ce dernier a également soulevé
l'épineux problème lié aux fosses septiques, au déversement des eaux usées dans
la mer et à l'absence de branchement du gaz naturel dans plusieurs zones
dépendantes de la municipalité de Bousfer. Notre
interlocuteur a insisté «sur la réhabilitation des plages de cette contrée et
l'éradication définitive de l'informel saisonnier ainsi que les constructions
et autres extensions illicites» avant de renchérir à ce propos «nous avons
programmé un volontariat qui devra toucher les principales plages du chef-lieu,
qui sont dans un état lamentable. D'autres opérations de nettoyage des cités et
de leurs abords immédiats sont prévues avant l'ouverture de la saison estivale.
Nous faisons appel aux autorités pour nous prêter main-forte dans cette
initiative destinée à redorer le blason de cette contrée». Notons qu'en se
référant au piètre constat des lieux, cette organisation aura à priori beaucoup
de pain sur la planche pour sauver ce qui reste des brinquebalants meubles.
L'incivisme, la stupide indifférence et l'absurde laisser-faire des uns et des
autres ont une grande part de responsabilité dans la dépravation de cette
prestigieuse contrée, désignée, ironie du sort, comme zone d'appui pour les
Jeux Méditerranéens, prévus dans une année à peine.