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Aïn El Turck: Des mal-logés dénoncent l'absence de cohésion dans les projets de logements

par Rachid Boutlelis

Un mélange de sidération, d'amertume et de colère était perceptible chez des mal-logés, qui se sont rapprochés du «Quotidien d'Oran» pour exprimer leur ras-le-bol.

«Les autorités ont annoncé que les logements devront être distribués avant la fin de l'année en cours. Nous avons naïvement pensé que c'était l'annonce de la fin de notre calvaire. Mais malheureusement, au vu de la pénible réalité du terrain, rien ne prédit vraiment que nous sortirons bientôt des ornières. Nous sommes toujours logés à la case départ maintenant, à savoir une situation des plus sordides » se sont indigné nos interlocuteurs avant de renchérir « qu'un morbide statu quo perdure lamentablement depuis 2013, au chantier des 300 logements de formule LPL, du quartier d'El Bahia d'Aïn El Turck » Il importe de signaler que l'entreprise étatique l'EDCO (ex: DNC) a été dans l'obligation de résilier son contrat en novembre 2013, suite au non paiement de ses créances. Le chantier est livré à l'abandon et ce, avec tous les impacts négatifs sans pour autant susciter une réaction des responsables concernés à même de nettoyer les écuries d'Augias. Le même sordide constat est également relevé pour les chantiers des ?500 logements' de la même formule d'El Qaria, dans la municipalité de Bousfer et 500 autres dans celle d'El Ançor. Entre temps, malheureusement, des centaines de demandeurs de logements observent régulièrement des sit-in de protestations, devant les sièges de la daïra et des APC territorialement compétentes, pour tenter d'attirer l'attention des décideurs sur l'exécrable situation dans laquelle ils se débattent, depuis plus de deux décennies, pour certains d'entre eux, et ce, après avoir usé de tous les recours que leur confère la loi. Notons encore que les autorités ont donné leur feu vert pour la réalisation de 400 logements de formule LPA, dans la municipalité d'Aïn El Turck. L'assiette devant abriter ce projet n'a pas, encore, été retenue, et le projet demeure à l'état d'embryon sur le papier. « A chaque fois, on nous agite le grelot pour nous faire patienter, mais nous n'avons pas encore entrevu le bout du tunnel. La complaisance a prévalu dans la confection des listes de bénéficiaires de logements, toutes formules confondues, durant ces 30 dernières années. Il est impératif que cela cesse », ont encore déploré nos interlocuteurs. Ces derniers ont aussi dénoncé des personnes malintentionnées, qui affirment-elles avec dépit, « exploitent à mauvais escient leur désarroi pour négocier leur place au soleil. Nous ne demandons rien d'autre aux autorités que de se pencher sérieusement sur nos cas en supprimant les embûches qui s'érigent en intermédiaire et biaisent ainsi pernicieusement toutes les procédures devant aboutir à notre relogement. Cela n'a que trop duré et nous interpellons, une fois de plus, le wali à ce sujet ». Toujours est-il qu'à la faveur de ces piteux impondérables, qui demeurent inexpugnables à ce jour et ayant gravité autour de toutes les opérations de relogement dans la principale municipalité de cette daïra, la crise du logement s'amplifie, de plus en plus, à la faveur de l'incroyable accumulation des dossiers de demandes des postulants, qui va crescendo au fil du temps. Pire encore, au vu de la piètre réalité du terrain, rien ne prédit un éventuel heureux dénouement, dans un proche avenir, pour ces familles qui se débattent depuis des années dans le plus outrancièrement effroyable désarroi.