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Immigration clandestine: Deux Algériens accusés d'être des passeurs arrêtés en Espagne

par Houari Barti

Soupçonnés d'avoir joué le rôle de guides lors d'une traversée clandestine, depuis les côtes algériennes jusqu'en Espagne, deux Algériens ont été placés, avant-hier, en détention par un Tribunal d'instruction, à Almeria en Espagne, en attendant leur jugement. Il s'agit des dénommés M.E.F et M.A, âgés respectivement de 25 et 21 ans. Ils ont, tous deux, été mis à la disposition du Tribunal d'instruction n°1 d'Almeria, lequel a décidé leur mise en détention, ont annoncé avant-hier plusieurs médias ibériques.

Selon ces derniers, les faits remontent au 25 janvier dernier lorsqu'une embarcation gonflable fut interceptée au large des côtes d'Almeria, avec à son bord, un total de 16 immigrants clandestins d'origine algérienne, 15 hommes et 1 femme. Le bateau qui mesurait 5 m de long et 4,5 m de large, était équipé d'un moteur hors-bord de 40 cv, selon une déclaration de la police nationale. Une fois que l'état de santé de tous les occupants ait été vérifié, les agents de la police nationale ont entamé les procédures administratives prévues par la loi espagnole pour les migrants clandestins arrivant par voie maritime. De manière coordonnée, précisent les mêmes sources, «une enquête de police a été ouverte pour vérifier l'existence d'un éventuel réseau organisé qui serait derrière cette traversée, et en débusquer les membres.

Les investigations menées, en coopération avec l'Agence européenne des frontières et des garde-côtes (Frontex), ainsi que les entretiens réalisés avec les personnes se trouvant à bord de l'embarcation, ont permis aux agents d'établir qu' «un mois avant le voyage, une organisation criminelle a commencé à prendre des contacts en Algérie avec différentes personnes, proposant une traversée vers l'Espagne en échange de 100.000 dinars (environ 750 euros)». Selon la police nationale, une fois le paiement effectué, il a été demandé aux ?harraga' de se rendre sur la plage d'Aïn El Turck, à Oran, à 1h, le 24 janvier, avec comme instruction «ne pas ramener de bagages ni de nourriture, car le voyage ne prendrait pas plus que huit heures».

Arrivés au lieu de rendez-vous, les 14 migrants auraient été placés par les 2 accusés sur l'embarcation en fonction du poids et de la taille de chacun, de telle sorte à répartir le poids sur le bateau. Les rapports des enquêteurs font également état que pendant la traversée en mer «les deux accusés auraient instruit les membres de cette traversée qu'en cas où ils seraient secourus, ils devaient dire qu'ils étaient tous responsables des systèmes de navigation et d'orientation du bateau et pas une ou des personnes en particulier». Mais pour les enquêteurs de la police nationale espagnole «la vérité est que l'un d'entre eux était responsable de la manipulation du moteur pendant tout le voyage, tandis que l'autre indiquait la direction à suivre en se guidant d'une boussole à main».