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Tlemcen: Des carences à l'EPH de Ghazaouet

par Khaled Boumediene

L'Etablissement public hospitalier (EPH) d'Ouled Ziri à Ghazaouet manque cruellement d'équipements médicaux.

En effet, si la bâtisse flambant neuf de la nouvelle unité des urgences médico-chirurgicales, inaugurée en 2019 pour prendre en charge les patients de toute la région de Ghazaouet (Souahlia, Tient, Dar Yaghomracen et Ghazaouet) et réduire la pression sur le CHU de Tlemcen, a été édifiée en un temps record, l'opération de dotation en matériels médicaux des deux blocs opératoires et de mise en place des scanners, d'appareillages de radiologie et d'échographie ainsi que les matériels de laboratoires et de stérilisation, connaît par contre un grand retard, ce qui empêche le bon fonctionnement des services de chirurgie générale, gynécologie, traumatologie, CCI et ORL de cet EPH inauguré en 1990. Ces insuffisances qui irritent les patients sont à chaque fois pointées du doigt par les médecins spécialistes exerçant dans cette nouvelle structure de santé. « Cette situation nous gêne considérablement et tous les malades admis dans nos urgences sont pratiquement transférés vers le CHU de Tlemcen à cause du retard mis pour la dotation en équipements médicaux de cette nouvelle unité des UMC, qui accueille quotidiennement un grand nombre de patients qui viennent de partout pour se soigner. La plupart des actes d'échographie et autres analyses radiographiques et de scanners se font à l'extérieur faute de cette dotation qui a mis beaucoup de temps et influe négativement sur l'offre de soins de notre EPH », a affirmé Mostépha Sidi Mohamed, médecin coordinateur de l'EPH de Ghazaouet. De graves carences en termes de chauffage au niveau de quelques services ainsi que des coupures répétitives de l'électricité nuisant aux activités opératoires sont signalées par le personnel médical et paramédical de l'EPH de Ghazaouet.

Par ailleurs, les 12 générateurs du service de néphrologie datant de plus de 16 ans compliquent les séances d'hémodialyse des patients. Selon ces derniers, le repas servi est dérisoire après les séances qui se déroulent lors de ce procédé mécanique extracorporel pour nettoyer le sang. «Les dialysés de Ghazaouet attendent avec impatience le renouvellement de ces générateurs qui sont usés et de moins en moins puissants. Il y a une vraie menace sur les malades dialysés, notamment les cardiaques, à cause de l'état de ces vieilles machines qui finissent par éroder psychiquement le patient, renforcer son sentiment d'insécurité et aggraver son état de détresse après chaque séance. De nombreux malades ont des malaises dus à des chutes de tension. Il y a aussi des moments de panique qui surgissent vers la fin de la dialyse du fait de ces générateurs qui peuvent engendrer, entre autres complications, des baisses de tension, leur circuit extracorporel sanguin peut coaguler, des bulles d'air s'y engouffrer et par son intermédiaire des maladies virales peuvent se transmettre», souligne un médecin de ce service d'hémodialyse de l'EPH de Ghazaouet. Outre ces insuffisances, d'autres problèmes se posent à cet EPH, tels que les logements de fonction aux médecins, le départ des médecins vers le sud du pays et l'Arabie Saoudite, le manque de budget, l'assainissement, le fonctionnement des chaudières et le phénomène des naissances par césarienne (10 par jour) qui prend de l'ampleur.