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CR Belouizdad: Un système tactique à revoir

par Adjal Lahouari

Au terme du match CSC - CRB qui s'est achevé par la victoire des Constantinois, l'entraîneur Abdelkader Amrani a fait preuve de mesure, sachant qu'aucune équipe, fut-elle la plus valeureuse, est appelée connaître un jour ou l'autre la défaite. Aussi, il s'est gardé de faire le moindre reproche à ses poulains, reconnaissant de facto leur mérite. En technicien conscient des nombreux paramètres qui entourent une compétition, Amrani a assumé personnellement cette défaite, délivrant ses joueurs de la pression. Déjà, conserver une longue invincibilité constitue une sacrée performance dans une discipline où le nivellement des valeurs par le bas ne cesse de faire des dégâts. Les Belouizdadis, après avoir connu une sérieuse alerte avant que le sponsor Madar est venu régler l'épineux problème financier, cauchemar permanent des clubs tous paliers confondus, se sont ressaisis et visent à présent le titre national après avoir participé à la Coupe arabe. Il est clair que la résolution de la situation financière des joueurs est pour beaucoup dans ce retour au premier plan, mais il ne faudrait pas oublier les rôles prépondérants, chacun dans son domaine, de l'entraîneur Amrani et du manager général Saïd Allik. Le premier a apporté sa riche expérience dans le volet technique, tandis que le second a fait de la gestion un exemple à suivre. Parfait bénévole à l'USMA, le club de son cœur, Allik mérite bien son salaire au CRB. A la grande satisfaction de ses fans, le Chabab s'est ressaisi en championnat et remporté sa huitième Coupe d'Algérie, à tel point que les anciens supporters ont vu dans ce team le digne successeur du grand CRB des années fastes. Pour avoir connu et admiré ce dernier, nous dirons que l'équipe actuelle est très loin de son illustre devancière et c'est tout à fait logique. Ce revers du club de Laâqiba offre à son principal rival, le MCA, de s'échapper et de prendre une option quant au titre. C'est, du moins, l'espoir caressé par les fans Mouloudéens dont l'équipe demeure la seule à ne pas avoir connu la moindre défaite et qui espère prendre ses distances par rapport aux autres formations au terme de la mise à jour, demain mercredi, jour du clasico avec la JSK. Déjà, face à l'équipe kabyle en quête de rachat, ce n'est pas acquis d'avance. Ensuite, l'équipe belouizdadie recèle une lacune qui saute aux yeux des spécialistes. On fait allusion à l'attaque dont le bilan est contradictoire avec celui de la défense. Avec 13 buts seulement en 9 matches, le CRB ne peut nourrir des ambitions forcément démesurées, sachant que cette lacune ne pardonne pas dans une épreuve de longue haleine. D'ailleurs, face au CSC, on en a eu la preuve, avec le manque flagrant d'occasions, le gardien du CSC Limane n'ayant jamais été réellement inquiété, hormis la tentative de Bellahouel à la 33ème minute. C'est vraiment dérisoire pour une formation jouant les premiers rôles dans cette Ligue 1 plus ouverte que jamais. Les amateurs de contradictions argueront, comme seule explication de ce revers, l'absence de trois joueurs, Gasmi, Nessakh et Djerrrar. D'autres pensent que ce paramètre ne doit pas être pris en considération, dans la mesure où toutes les équipes sont en proie avec ce genre de problèmes. D'ailleurs, les exemples sont si nombreux qu'il est inutile de les énumérer dans cet article. Ce qu'il faut souligner, c'est le manque d'audace au départ de ce match, avec une organisation défensive censée être le meilleur moyen pour surprendre les locaux. Avec pratiquement sept joueurs campant dans leur camp, deux milieux et un seul attaquant, le CRB ne pouvait espérer glaner un bon résultat, surtout face à un adversaire en forme et plus ambitieux. Le remaniement tactique s'est avéré trop tardif comme c'est souvent le cas dans de nombreuses rencontres où les entraîneurs réagissent en toute fin de match, ce que les supporters et les observateurs n'arrivent pas à admettre. En technicien pragmatique, Amrani va sans doute revoir son système pour obtenir les résultats escomptés. C'est tout le mal qu'on souhaite à son équipe.