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La demande dépasse largement l'offre de logements à Aïn El-Turck: Un nouveau programme de 400 unités au profit de la daïra

par Rachid Boutlelis

Pour parer au déficit en matière de logements sociaux au niveau de la daïra d'Aïn El-Turck, le wali d'Oran vient d'instruire les services concernés pour le choix d'une assiette pour le lancement d'un projet de 400 logements sociaux au profit des mal-logés. Cette décision a été prise la semaine dernière à l'issue d'une réunion présidée par le chef de l'exécutif consacrée aux doléances des habitants de cette daïra. En effet, au lendemain de sa visite dans la daïra d'Aïn El-Turck, et après avoir écouté les doléances des citoyens, le wali d'Oran a présidé une réunion de l'exécutif de wilaya en présence du chef de daïra. Selon un communiqué de la cellule de communication de la wilaya, lors de ce conclave, le wali a appelé les services de la commune à reprendre impérativement les projets structurants à l'arrêt. Il a aussi donné des directives strictes aux services de l'Office de la promotion et de la gestion immobilière afin de prendre des dispositions quant à l'accélération dans l'exécution des travaux au niveau des projets de 300 logements et 150 logements sociaux ainsi que la finalisation du choix des assiettes de terrain pour le nouveau projet de 400 logements sociaux. Il faut signaler que l'insignifiante offre de quotas de logements sociaux par rapport à la forte demande a grandement contribué, en toute vraisemblance, à l'avancée effrénée de la bidonvilisation dans la contrée côtière d'Aïn El-Turck. En effet, selon une source proche de ce dossier, deux projets en phase de réalisation, d'un total de 750 logements sociaux dans la municipalité d'Aïn El-Turck et de 100 dans celle de Bousfer seulement, ne pourront certainement pas répondre à plus de 7.000 demandes déposées dans cette contrée, qui est confrontée à une démographie galopante et où est répertoriée une multitude de bidonvilles. Les constructions illicites, dont le nombre flirte avec les 15.000, qui ne cessent de foisonner au fil des jours à une folle cadence, sur le domaine forestier, domanial où encore sur les plages, ne sont finalement que le fruit d'une gestion inappropriée, dépourvue d'expérience et entachée de complaisance, qui a entravé ces dernières années la bonne marche du travail dans ce secteur névralgique.

Le phénomène de la bidonvilisation n'a, de ce fait, épargné aucun espace dans cette prestigieuse contrée côtière, qui a beaucoup perdu de son aura d'antan et qui, ironie du sort, a été choisie comme zone d'appui pour les Jeux méditerranéens qu'organisera la capitale de l'Ouest en 2021. «C'est une zone touristique qui aurait dû être gérée par des professionnels, jouissant d'une certaine expérience dans le domaine du balnéaire. Malheureusement, aujourd'hui, il est difficile, voire impossible, de redorer le blason de cette région, qui méritait beaucoup mieux et qui aurait pu contribuer, à travers une gestion adéquate, à promouvoir le secteur du tourisme, l'un des poumons économiques du pays», a commenté un topographe à la retraite, ancien habitant du village de Cap Falcon, abordé à ce sujet par Le Quotidien d'Oran. Selon le constat établi sur le terrain par notre journal, presque toutes les plages de cette prestigieuse côte, qui jadis faisait pâlir de jalousie les gérants des stations balnéaires du Vieux Continent, ont été lamentablement défigurées par les hideuses masures construites illicitement avec du parpaing et de la tôle ondulée. De St Roch jusqu'à Bousfer-Plage, aucune plage n'a été épargnée par cette transgression, qui ne semble plus émouvoir quiconque; elle serait même devenue une activité commerciale comme tant d'autres, gérée par des réseaux bien organisés, vantant le bénéfice de la complaisance.