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Tlemcen: Panne d'électricité et défaillance de l'éclairage irritent à Hennaya

par Khaled Boumediene

Le dispositif d'éclairage public de la ville de Hennaya (10 kilomètres au nord de Tlemcen) est sérieusement perturbé ces derniers jours. En cause : le vol répétitif dans des postes de transformation dans plusieurs secteurs et artères de la ville qui occasionne une grande gêne aux riverains et commerçants et porte atteinte à la vie nocturne urbaine. Aux abords du centre payeur de la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) où le disjoncteur d'un poste de transformation vient d'être dérobé, à proximité des locaux commerciaux des jeunes chômeurs, la situation s'est considérablement détériorée comme nous l'explique Samir, qui réside dans ce secteur animé de la ville. «Il fait sombre la nuit dans les rues ! Cela fait maintenant dix jours qu'il n'y a pas d'éclairage dans tout le quartier et ses artères. Cela nous cause énormément de gêne, et pourtant, plusieurs transformateurs électriques ont été installés dans différents secteurs de la ville depuis ces cinq dernières années. Le but de ces nouveaux équipements était justement d'éviter les pannes et coupures, mais ce que l'on constate c'est l'inverse, des rues entières de la ville et même au centre sont plongées dans le noir en raison des vols et des pannes répétitives de ces postes transfos. Hennaya, qui est une grande daïra comprenant trois communes, ne dispose même pas d'un siège de Sonelgaz. Ses agents travaillent dans un bureau de 16 m² d'une ancienne école en ruine. Ils sont en danger», se lamente Samir. Dans certains quartiers de la périphérie, presque toutes les ruelles sont plongées dans l'obscurité à cause aussi de la vétusté du réseau et de l'absence de lignes électriques aériennes. Certains quartiers de la ville sont dotés de lampes LED et leurs voies sont bien éclairées, alors que d'autres ne contiennent même pas de crosses ou de lampes sur les poteaux. Circuler dans ces rues non éclairées et souvent désertes peut s'avérer une source d'angoisse et d'insécurité. Récemment, des disjoncteurs ont disparu de trois postes de transformation de la ville. «Qui a volé ces disjoncteurs ?» s'exclame Yahia, un émigré, qui passe depuis un mois ses vacances à Hennaya. «Où sont les gens de la Sonelgaz pour réparer le plus vite possible ces postes et résoudre ces problèmes de pannes d'électricité qui agacent la vie diurne des citoyens ? Déjà, on prive les jeunes de l'activité nocturne dans l'hypercentre qui est actuellement balisé par des panneaux d'interdiction et maintenant, la plupart des magasins et services baissent leurs rideaux très tôt le soir en raison de l'absence de lumière dans les rues ! Il faut revoir toutes ces choses-là !», ajoute-t-il. L'éclairage public joue un rôle sécuritaire comme l'affirme Sid Ahmed, un grand bénévole de Hennaya. «Les vols et agressions ont lieu en grande majorité dans les endroits les moins bien exposés à la lumière, comme ça été le cas du côté du lotissement Drici où toutes les installations du poste de transformation ont été volées dernièrement.

Il faudrait renforcer la fermeture des portes de ces postes de transformation. Beaucoup de malfaiteurs qui opèrent la nuit choisissent les rues sombres. L'absence de lumière dans les rues, la nuit, développe une pratique informelle, celle des marginaux. La croissance de leur nombre les incite à rechercher des quartiers qu'ils peuvent s'approprier au cours de la nuit. Il y a aussi le problème des chiens errants pour ceux qui rentrent tard ou se lèvent à l'aube», souligne-t-il.

A noter que récemment, les habitants des agglomérations de Naïr Slimane (deux kilomètres au nord de la ville) et Bekhechi sont montés au créneau pour dénoncer l'absence quasi totale de l'éclairage dans les ruelles de leurs quartiers. «On n'arrive pas à comprendre comment peut-on assurer la lumière sur la route (déserte) qui relie Hennaya à Zenata sur plus de huit kilomètres, alors que nos agglomérations sont dans le noir la nuit ?!» s'interroge Laïdouni Mohamed, un retraité de l'Entreprise nationale algérienne de l'aéroport de Zenata, qui réside au lotissement Bekhechi.