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Les passagers d'Aigle Azur toujours bloqués

par Moncef Wafi

  Le sort de plusieurs milliers de passagers d'Aigle Azur, bloqués notamment «en Algérie et au Mali», selon le secrétaire d'Etat français aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, n'est toujours pas réglé. Placée en redressement judiciaire après avoir déposé le bilan, Aigle Azur a décidé de clouer au sol tous ses avions depuis vendredi dernier en attendant de trouver un repreneur, laissant à l'abandon des milliers de clients qu'elle ne peut même pas rembourser dans l'immédiat. «La situation financière de la société et les difficultés opérationnelles en résultant ne permettent pas d'assurer les vols au-delà du 6 septembre au soir», avait précisé dans un communiqué la spécialiste des liaisons vers l'Algérie, qui représentent 50 à 60% de son activité. Pour pallier à la défection de la compagnie aérienne française, plusieurs autres compagnies dont Air France, Vueling, Transavia ont proposé des tarifs spéciaux notamment sur des vols vers l'Algérie ou le Portugal. Air Algérie s'est également dite prête à prendre en charge les clients abandonnés d'Aigle Azur. «La compagnie aérienne Air Algérie informe qu'afin d'aider au rapatriement des passagers affectés par l'arrêt annoncé des vols d'Aigle Azur, elle propose des réductions de 20% sur ses tarifs hors taxes entre l'Algérie et la France. L'offre, valable dans la limite des places disponibles, court jusqu'au 20 septembre 2019. Elle est valable dans les deux sens pour tout billet déjà entamé», a-t-elle annoncé sur son site internet. Cette offre concerne les passagers bloqués, et qui attendent un vol retour, soit à destination de la France à partir de l'Algérie, ou le contraire. Pour rappel, Air Algérie a pris en charge hier jeudi les passagers du vol Alger-Marseille d'Aigle Azur et a proposé de transporter ceux des deux vols Alger-Paris, programmés vendredi dernier, une offre restée apparemment sans réponse. Pour rappel, plus de 200 passagers ont été bloqués à l'aéroport d'Alger, deux jours durant, attendant le vol retour pour Toulouse. Mardi 3 septembre, «Aigle Azur a annoncé un retard, puis un départ prévu à 23h45. Dans cette attente, la compagnie a transféré les voyageurs dans un hôtel d'Alger. Mercredi matin, même scénario. Les passagers ont passé leur journée dans l'aérogare toujours à l'affût d'un hypothétique vol retour», avait rapporté France Info. Pour expliquer les déboires de la compagnie, Martin Surzur, président du syndicat de pilotes SNPL d'Aigle Azur et membre du comité d'entreprise, explique qu'ils sont dus à des problèmes de trésorerie, précisant qu'environ 15 millions d'euros sont bloqués en Algérie et «difficilement rapatriables». De son côté, Matignon a assuré que l'ambassade française à Alger faisait «toutes les démarches possibles» pour faciliter le rapatriement des fonds. Un problème déjà posé en 2015 lorsque Aigle Azur réclamait à Alger le rapatriement de 35 millions d'euros de recettes accumulées entre 2002 et 2011 sur les ventes de billets en Algérie. Aigle Azur compte 1.150 employés dont 350 en Algérie. La compagnie dispose d'une flotte de 11 avions et a transporté 1,88 million de passagers en 2018, année pendant laquelle elle a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros.