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La crise algérienne est une affaire interne

par Moncef Wafi

Lors de sa deuxième journée de visite à la 4e Région militaire, le Chef d'état-major de l'ANP est revenu sur l'actualité politique du pays, sans pour autant évoquer les élections présidentielles. En effet, et lors de son intervention de lundi dernier, Gaïd Salah, réitérant son attachement à l'organisation du scrutin, avait indiqué «qu'il est opportun de convoquer le corps électoral, le 15 du mois de septembre courant, et que les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi ; des délais raisonnables et acceptables qui répondent à une revendication populaire insistante». Dans son discours d'hier, il est revenu sur les vertus d'un dialogue «rationnel, honnête et sérieux» et le fait «d'œuvrer à sa réussite et son aboutissement, loin de la négativité des discours vides et du fatalisme, est un devoir national exigé par l'intérêt suprême de l'Algérie». Par ailleurs, il a souligné le caractère interne de la crise, en déclarant que «la situation actuelle est une affaire algérienne interne qui nous concerne seuls» et de ce fait, elle «exige nécessairement des solutions émanant de notre vécu et de nos expériences». Dans un verbe presque apaisé, il reconnaît que les points de vue peuvent diverger et les avis différer «sans mettre en péril notre cohésion» mais qu'il appartient aux Algériens «de parvenir, sans obstination ni entêtement, à ces solutions et à les employer de manière à dépasser notre crise, sereinement». Pour lui, il ne fait aucun doute, au sein de l'ANP, que «nous dépasserons la situation que traverse notre pays» et que l'Algérie saura protéger ses bienfaits «contre les aventuriers» grâce «à la cohésion, à l'entraide et à l'unité nationale».

Le vice-ministre de la Défense s'est ensuite attaqué à «ceux qui ne connaissent pas la valeur de ce pays et de son peuple», champions de «la diffamation et la médisance», essayant «vainement d'induire en erreur l'opinion publique et semer le doute sur toute initiative nationale salutaire pour résoudre la crise». Leurs objectifs, poursuit-il, est d'œuvrer «à pousser notre pays vers des méandres aux issues incertaines, au service des intérêts de la bande et de ceux qui gravitent autour d'elle». Gaïd Salah, fidèle à sa rhétorique, qualifie ceux qui n'épousent pas la feuille de route du Haut commandement militaire de «horde d'égarés», de «traîtres» et de «conspirateurs aventuriers» dont les desseins «seront forcément voués à l'échec».

A ces gens, il adresse un message sans équivoque : «si votre loyauté n'est pas envers la patrie, mais envers ses ennemis, ceux qui la guettent et vos intérêts personnels que vous placez comme votre priorité suprême, nous réitérons, à partir de cette tribune, qu'au sein de l'Armée nationale populaire, digne héritière de l'Armée de Libération nationale, nous demeurerons toujours aux côtés des citoyens fidèles et loyaux au serment des vaillants Chouhada et nous placerons toujours l'intérêt de l'Algérie au-dessus de toute considération».