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Ils ont débarqué à bord de trois embarcations: 23 harraga algériens arrêtés à Ibiza

par Moncef Wafi

Après une relative accalmie sur le front de la harga, le phénomène semble reprendre ces deux derniers mois avec l'interception de plusieurs embarcations de clandestins par les garde-côtes algériens. Ceux qui échappent au maillage de la marine et arrivent à bon port en Espagne ou en Italie sont systématiquement signalés, arrêtés, soit au large soit sur la terre ferme par les services de police locaux. Ainsi, une cinquantaine de migrants en provenance d'Algérie sont arrivés vendredi dernier à Ibiza à bord de trois bateaux. La première patera a accosté à la plage Sol d'En Serra à Santa Eularia des Riu sur l'île d'Ibiza, à huit heures du matin, et le débarquement a été signalé par un pêcheur qui a donné l'alerte. 16 passagers ont débarqué et escaladé rapidement la falaise et le débarquement est immortalisé par le téléphone portable du pêcheur. La police a arrêté cinq hommes et l'un d'eux a déclaré qu'il était mineur avant de se rétracter, rapporte la presse espagnole. Vers 13 heures, deux autres embarcations sont arrivées à Es Cubells, un petit village du sud-ouest de l'île, et les agents de la Guardia civile ont arrêté 18 de ses occupants. Face au retour des migrants algériens, Enrique Sánchez, le directeur insulaire des Pitiusas (regroupant les îles d'Ibiza et de Formentera), a déclaré que la Garde civile et la police locale de Santa Eulària et de Sant Josep ont mis au point un système pour localiser les immigrants par zones de débarquement ainsi que dans le port d'Ibiza.

Par ailleurs, les autorités espagnoles estiment que les trois embarcations ont appareillé depuis le port de Dellys. Avec un vent favorable, une mer calme et un moteur hors-bord de 50 ou 60 chevaux, le voyage dure environ dix ou douze heures, selon les experts. Bien que cela soit moins probable, la possibilité qu'un bateau-mère les laisse à quelques milles de la côte n'est pas exclue non plus.

Au cours des neuf derniers mois, environ 150 immigrants sont arrivés sur l'île à bord de petits bateaux, voire plus, toujours d'Algérie. Environ une douzaine d'entre eux sont des mineurs. Presque toutes les personnes qui sont arrivées ont été arrêtées par la Garde civile, la police locale et la police nationale. En décembre de l'année dernière, plus de 50 personnes sont arrivées, dont 18 ont été libérées parce qu'elles n'avaient été retrouvées dans aucun des centres d'internement pour étrangers (CIE). Ils ont reçu des documents provisoires et on pense qu'ils se sont embarqués pour la péninsule afin de poursuivre leur route vers la France et la Belgique, ajoute la presse espagnole.