Des
mal-logés de la rue Meftah Kouider
(Châteauneuf) ont organisé hier un rassemblement de protestation devant
l'entrée du Palais du Bey, mitoyen à leurs habitations. Les protestataires ont
tenu à dénoncer ce qu'ils qualifient de lenteur de la part des services de
l'administration locale, chargés de mener à terme l'opération de leur
relogement dans le cadre du programme local de résorption de l'habitat
précaire. Selon les familles concernées, des promesses leur ont été faites par
l'ex-wali d'Oran, M. Abdelghani Zaalane,
en 2017 pour la prise en charge de leur dossier. «Des instructions avaient été
données au chef de daïra pour nous reloger, malheureusement, seules les
familles qui squattaient une partie du Palais du Bey avaient été relogées, car
elles entravaient les travaux de restauration. Quant à nous, à l'époque, on
nous avait promis un relogement mais depuis, rien n'a été fait », affirme un
habitant de cette rue. Ce dernier assure que le recours à la protestation a été
décidé pour attirer l'attention des pouvoirs publics sur les conditions
catastrophiques dans lesquelles ils vivent. Il s'agit des familles qui occupent
des habitations datant de l'ère coloniale et qui menacent de flancher à tout
moment. «Nous vivons sous la menace d'un effondrement à tout moment dans des
conditions catastrophiques», affirment les familles protestataires qui
signalent au passage qu'elles ont frappé à toutes les portes mais en vain. «Les
services du secteur urbain sont au courant de notre situation depuis maintenant
trois années. A maintes reprises, nous avons fait l'objet de recensement, mais
nous n'avons jamais été intégrés aux nombreuses opérations de relogement qui
ont ciblé le quartier», ajoutent nos interlocuteurs qui affirment qu'ils
poursuivront leur protestation tant qu'ils n'ont pas été relogés. Il y a lieu
de signaler que le jour même de cette protestation, pas moins de 171 familles
résidant dans du vieux bâti, détentrices de pré-affectations au secteur urbain
«Emir Abdelkader» à Oran ont été relogées, au nouveau pôle urbain de la
localité de Belgaïd dans la commune de Bir El Djir. Le directeur général
de l'OPGI, Mohamed Baroud, en compagnie des autorités locales, a présidé
l'opération depuis les premières heures de dimanche. Cette opération intervenue
à la veille du mois de ramadhan s'inscrit dans le cadre de la résorption de
l'habitat précaire (RHP) dans la wilaya d'Oran. Les familles concernées, qui
ont vécu depuis de longues années dans des conditions défavorables, ont enfin bénéficié
de logements décents leur assurant une vie meilleure au nouveau pôle urbain de Belgaïd. Un bureau d'études des recours a été ouvert et
présidée par la directrice de l'habitat de la wilaya. Le wali, Mouloud Chérifi, s'est engagé auparavant que l'année 2019 sera
celle de la résorption de l'habitat précaire surtout les grands bidonvilles,
affirmant qu'à ce jour, les autorités ont respecté leurs engagements en
distribuant 20.000 logements en 2018 grâce aux programmes d'habitat dont a
bénéficié la wilaya et les enveloppes financières allouées par le ministère de
l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire qui
ont permis de relancer des projets à l'arrêt depuis 10 ans. Il a également
annoncé la distribution de 20.000 logements tous programmes confondus cette
année, dont 8.000 logements sociaux, 10.000 logements AADL, 800 logements
promotionnels aidés (LPA), des aides à l'habitat rural et des logements
promotionnels publics (LPP), en plus de l'achèvement de 300 unités à Hassi Bounif, 300 autres à Benfréha, 300 à Mers El Hadjadj
et 120 à Sidi Benyebka.