Des dizaines de militants du FLN se sont rassemblés, hier, devant le siège de la mouhafadha du FLN Constantine-centre pour protester contre «la direction illégitime» actuelle du parti, dont l'actuel SG du parti, M. Bouchareb, qualifié de «parachuté» à la tête du FLN.

Selon le représentant de ces militants, qui se disent marginalisés à l'intérieur même du parti depuis des années, H. Boulkara, cadre de l'éducation nationale à la retraite et «militant frappé de marginalisation durant plus de 34 ans», dit-il, «le sit-in d'aujourd'hui se veut un message de protestation contre la direction centrale du parti. Direction qui est non seulement illégitime, mais qui en plus a vendu le Front aux détenteurs de l'argent sale, désignés couramment les gens de la «chkara», qui s'en sont emparés sans vergogne». Aujourd'hui, poursuit-il, cette direction se cherche une légitimité, qu'elle n'a pas en considération que le bureau politique a été dissous, le comité central aussi et ce, pour pouvoir parler au Parlement et au niveau des autres institutions de l'Etat au nom du FLN. Et pour atteindre ce but, elle a décidé l'organisation d'un congrès dans un mois au plus tard.

«Pour ce qui nous concerne, nous sommes contre ce projet et nous ferons tout pour le faire échouer. Ce que nous voulons c'est remettre le parti sur ses rails authentiques, à savoir être du côté du peuple et répondre à ses préoccupations.

Notre objectif à nous les militants libres est que le FLN soit débarrassé de cette caste à gros sous, qui veut tout et n'importe quoi du parti, quitte à le dénaturer et à l'éloigner du peuple. Nous leur disons clairement dégage, eux qui ont amené par leur sordide projet politique les citoyens à crier ce mot contre le FLN et à réclamer qu'il soit au musée». Et d'indiquer, par ailleurs, que «nous rejoignons le Hirak du 22 février dernier que nous considérons comme un 2ème Novembre, salutaire pour sauver la patrie et le pays de cette caste, peu scrupuleuse de l'intérêt de son peuple et fixée uniquement sur les siens dans une vision très réduite des choses».

Il est à indiquer que sur le trottoir d'en face, il y avait un rassemblement d'autres personnes, surtout des jeunes, qui scandaient des slogans hostiles aux protestataires, leur disant «où étiez-vous avant et pourquoi avoir attendu si longtemps pour dénoncer tout cela ?». Selon les explications de militants parmi les protestataires, il s'agit de jeunes qui sont étrangers au parti, qui n'y ont jamais milité, «mais sont recrutés et payés par les détenteurs de l'argent sale, que nous dénonçons justement».