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La fin de la saison s'annonce houleuse: Quel rôle pour la commission de l'éthique ?

par Kamel Mohamed

La fin de la saison footballistique en Algérie s'annonce houleuse du fait des scandales et des affaires ayant secoué le championnat depuis le début du présent exercice. Ce cumul risque d'éclabousser la fin de la saison surtout que la mauvaise gestion, aggravée par une corruption transparente, a tendance à se généraliser à tous les clubs. En d'autres termes, les fins de saison se ressemblent en Algérie, du fait de l'arrangement de certains résultats des matches dans l'impunité. Pour rappel, des joueurs, entraineurs et présidents de club s'accusent mutuellement sans que la FAF, la LFP ou la justice ne réagissent. Les seules et traditionnelles réactions de la FAF et de la LFP consistent à «fournir des preuves matérielles» sans que l'accusé ou l'auteur des accusations ne soient inquiété.

Après la fin de la saison, on efface tout et on recommence comme s'il s'agissait d'accusations banales. Aujourd'hui encore, à l'approche de la fin de la saison, la ligue de football professionnel a tenté d'anticiper en rappelant aux clubs, dans un communiqué publié sur son site internet, le contenu de l'article 119 du règlement du championnat professionnel qui traite de l'influence. «Est considérée comme responsable de tentative d'influence sur le cours du championnat, toute équipe senior qui, au cours des cinq (05) dernières journées du championnat, n'aura pas aligné au moins huit (08) joueurs ayant été inscrits auparavant sur les feuilles de matchs des dix (10) premières journées de la phase retour du championnat». «Le club contrevenant est sanctionné conformément aux dispositions prévues par le code disciplinaire en vigueur. La commission de discipline doit veiller à contrôler et à surveiller d'éventuelles infractions». Le communiqué de la LFP est plutôt conciliant et ne parle pas des sanctions de manière concrète. La LFP aurait pu hausser le ton et menacer les clubs de recourir à la justice ou de se porter partie civile. En rendant public ce communiqué, la LFP tente de dégager sa responsabilité, comme quoi elle aura averti les clubs au cas où des affaires de corruption éclateraient. Une manière de jeter la pierre à la FAF, laquelle a mis en place une commission de l'éthique pour veiller à la probité et à la moralité dans le championnat. La commission de l'éthique avait sanctionné le porte-parole de la JS Saouara, Mohamed Zerouati, pour avoir accusé le frère du président de la FAF, Hacène Zetchi, qui dirige le Paradou AC, d'arranger les résultats des matches avec des arbitres. Depuis, la commission de l'éthique s'est éclipsée pour replonger dans son hibernation traditionnelle. La commission de l'éthique devait être la commission la plus sollicitée dans le football algérien en raison des affaires liées à la corruption, le dopage et la cocaïne. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, cette commission chôme et ne voit rien de tout cela.