La phase retour des huitièmes de finale s'annonce passionnante dans la mesure où, excepté les rencontres PSG-Manchester United et Dortmund-Tottenham, le suspense demeure entier. Ceci tant en raison de l'étroitesse des scores que dans la forme fluctuante de certaines équipes. On citera le Real Madrid, durement éliminé à domicile de la Coupe du Roi et mis hors circuit en Liga par son éternel rival le Barça et, également, l'Olympique Lyon porté aux nues après son match face aux Catalans et qui a été sèchement battu par Monaco, un mal classé de Ligue, avant de se ressaisir dimanche face à la faible équipe de Toulouse. Après le revers subi à Monaco, l'entraîneur Genesio a tenu à recadrer ses joueurs, accusés de « s'être vu trop beaux » après le nul arraché face au Barça.

Ceci dit, quelle est l'affiche la plus attirante aujourd'hui et demain ? C'est la première question qui vient à l'esprit au vu du programme. Les avis divergent. D'aucuns estiment que c'est le match Real-Ajax qui mérite cette étiquette. Pourquoi ? Parce que les Madrilènes traversent une période de vaches maigres, due surtout à la domination « domestique » de l'ennemi juré, le Barça, leader de la Liga, finaliste de la Coupe du Roi pour la sixième fois consécutive, et qui vient de confirmer sa suprématie, samedi soir, en s'imposant au stade Bernabeu avec la manière, ce qui fragilise déjà leur entraîneur.

Et puis, en dépit de leur victoire à Amsterdam, les hommes de Santiago Solari ont été bousculés par leurs jeunes adversaires, bénéficiant par ailleurs d'un arbitrage défaillant. L'erreur à ne pas commettre pour les coéquipiers de Benzema, c'est de se contenter de leur courte avance au score. Car les Hollandais vont attaquer tous azimuts pour refaire leur retard et réaliser un exploit face à une équipe du Real en plein doute et privée de son capitaine Ramos, qui s'est puni lui-même en récoltant volontairement un carton jaune à Amsterdam.

D'ailleurs, la presse madrilène l'a taillé en pièces pour ce geste aussi bête qu'inutile. En tout cas, les Bataves ont l'ambition et les moyens techniques pour sortir le Real du dernier challenge qui lui reste pour sauver une saison calamiteuse à mettre aux oubliettes. Il reste le match Dortmund-Tottenham. En apparence, avec trois buts d'avance, les Anglais peuvent se permettre de défendre au Signal Iduna Park. Ce serait une erreur de leur part, surtout avec le retour de leur buteur Harry Kane, rétabli de sa blessure. Le hic, c'est que l'équipe connaît actuellement une baisse de régime reconnue par son entraîneur, l'Argentin Pochettino, et la récente défaite face à Chelsea confirme cette régression. De leur côté, les poulains de Lucien Favre vont bénéficier du retour de leur capitaine Marco Reus, dont le rôle est essentiel au sein d'une équipe valeureuse certes, mais manquant de rigueur en défense, comme l'attestent les nombreux buts encaissés en championnat et le revers subi face à Augsbourg. Les Allemands se trouvent donc face à un défi de première grandeur : remonter leur handicap de trois buts pour avoir une chance de qualification. Face au Lloris, Alderweireid, Vertonghen et Trippier, ce sera très difficile.

Paris SG: terminer le travail

Demain, au rayon de l'attrait, il faut citer le match Paris SG-Manchester United. En s'imposant à Old Trafford, les Parisiens ont fait un bon bout de chemin vers la qualification et ce, malgré l'absence de leur star Neymar. Des observateurs iront même jusqu'à dire que cette absence a contraint ses coéquipiers à évoluer d'une manière plus collective qui a contribué à surprendre les Anglais. Cette phase retour ne s'annonce pas facile pour Man United. Déjà privée des précieux services de Pogba (suspendu), l'équipe s'alignera avec quelques « seconds couteaux » en raison de la cascade des blessures ayant touché l'effectif. Des titulaires comme Martial, Matic, Herrera, Lindgard, Mata et Sanchez manqueront à l'appel. Aussi, il est tout à fait logique de pronostiquer une victoire de l'équipe parisienne, beaucoup plus compétitive et dont l'ambition d'être au niveau des grosses écuries européennes est visible et justifiée.

Il ne faut pas mésestimer le choc Porto-Roma pour plusieurs raisons. D'abord, ces deux équipes sont d'un excellent niveau.

Ensuite, le score à l'aller est peu rassurant pour les Romains face à un adversaire quasi invincible sur ses terres. Enfin, en attaque, le FC Porto possède une puissance de feu symbolisée par le trio Aboubaker-Brahimi-Pereira. L'équipe est toujours en course pour le titre, même après le revers subi samedi face au Benfica. S'il y a un bémol, il est constitué par la frilosité de l'entraîneur Conceiçao, qui sera obligé de libérer ses joueurs pour arracher la qualification. La défaite face au Benfica devrait lui servir de leçon.

Aujourd'hui (21h00)

Dortmund - Tottenham

Real Madrid - Ajax Amsterdam

Mercredi (21h00)

FC Porto - AS Rome

Paris SG - Manchester United