Pour éviter les risques d'infertilité et de
nombreuses autres maladies très répandues chez les femmes, comme le cancer du
col de l'utérus et celui du sein, les professionnels en gynécologie-obstétrique
conseillent aux Algériens de se marier jeunes. Cette affirmation est reprise
par le Professeur en gynécologie Belkacem Chafi, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU
d'Oran, lors de son intervention à l'occasion des 3èmes journées du collège
national des gynécologues-obstétriciens algériens, organisées au CHU Frantz
Fanon de Blida, les 1er et 2 mars courant. Le même
spécialiste rappelle que l'âge de la puberté est passé de 17 à 12 ans en
Algérie et que cela est dû, en général, à la pollution et au changement de
l'environnement. D'un autre côté, explique-t-il, l'âge moyen du mariage en
Algérie est à 29,5 ans pour la femme et à 31 ans pour l'homme, ce qui fait que
la durée entre la puberté et le mariage est devenue trop longue et il peut se
passer beaucoup de choses durant cette période ?des bonnes et des mauvaises'
précise-t-il. Toujours selon le même intervenant, la femme peut avoir beaucoup
de problèmes si elle a une vie sexuelle avant le mariage, comme le risque d'une
grossesse accidentelle ou celui de contracter l'hépatite B qui peut entraîner
des complications assez graves telles les cirrhoses du foie ou le cancer du col
de l'utérus. Pr. Chafi explique qu'il est donc
préférable de se marier assez jeune, juste après 20 ans pour la fille. Il
rappelle aussi que les femmes qui se marient à l'âge de 34 ans ou plus risquent
de connaître des problèmes de fertilité car les ovaires commencent à régresser
normalement après cet âge. Il y a aussi le problème de
l'allaitement maternel qui a été cité lors de ces journées et les spécialistes
rappellent que beaucoup de femmes évitent d'allaiter leurs bébés pour garder,
selon elles, une belle poitrine mais ?c'est faux' répondent-ils, la poitrine de
la femme subit des changements importants du fait de la vieillesse et elles
n'auront en fait que priver leurs bébés du lait maternel qui est très important
pour sa croissance et ?la femme peut facilement contracter un cancer du sein à
cause de cela', termine-t-il.
Sur un autre registre, Pr. Derguini
évoque le dépeuplement professionnel puisque, rappelle-t-il, il n'existe que
2.600 gynécologues obstétriciens en activité en Algérie et qui sont très mal
répartis à travers le territoire national, alors que 15,7 % des 10.000 médecins
exerçant en France sont des gynécologues.