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Tébessa: Le rôle de l'APC, ses prérogatives et ses carences

par Ali Chabana

L'ordonnance 67-24 du 18 janvier 1967 spécifie que « la commune est la collectivité territoriale, politique, administrative, économique, sociale, culturelle de base » et d'ajouter que « la commune constitue l'assise de la décentralisation et le lieu d'exercice de la citoyenneté » et si aujourd'hui on célèbre cet évènement avec la création de la cellule de base de l'échafaudage politico-administratif de l'Etat algérien, ce n'est certainement pas pour une simple commémoration de la date, mais un moment d'une profonde réflexion sur le long parcours effectué dans la mise en place des fondations essentielles des institutions des collectivités locales. Depuis d'autres péripéties se sont greffées sur le socle fondamental d'une commune à la croisée des chemins, de son rôle, ses missions.

Si Ali Ali (84 ans), premier P/APC de la commune de Tébessa élu au suffrage universel direct après avoir assumé la transition de passation des pouvoirs de l'administration coloniale à celle de l'Etat algérien renaissant, nous dira qu'il avait travaillé avec un personnel pour la plupart de nationalité française et qu'il a fallu du temps pour mettre progressivement les rouages de la nouvelle administration nationale. Déjà la commune d'alors jouissait de larges prérogatives, en dépit du peu de ressources humaines et matérielles dont elle disposait. De nos jours, on commémore la journée nationale de la commune et moult interrogations viennent à l'esprit de tout à chacun, d'une APC exposée à tous les vents et critiques, d'une gestion approximative, dans une conjoncture socio-économique des plus défavorables.

La quasi-totalité des 28 communes de la wilaya de Tébessa sont souvent mises devant le fait accompli par manque de moyens, d'encadrement, résultat la gestion des affaires locales se fait dans une atmosphère délétère, bureaucratique, sur une toile de fond d'antagonisme d'intérêts. Et tout cela, le citoyen crie à l'injustice, à l'incompétence, au népotisme. Que faudra-t-il entreprendre afin de libérer les énergies des uns et la mise à l'écart de fauteurs de trouble ? Car, s'il y a une stratégie de développement local que les pouvoirs publics renforcent au fur et à mesure par un nouveau cadre juridique adéquat, ce sera justement aux équipes municipales de les mettre en exécution, avec sûrement l'adhésion de la population.