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Education: Les chemins difficiles de l'école de qualité

par Yazid Alilat

  Arriver à l'horizon 2030 à mettre en place une école de qualité exige beaucoup de travail pour sortir l'école algérienne de ses imperfections et une formation des formateurs pointue. Le premier objectif de cette stratégie mise en place par le ministère de l'Education nationale est de former d'abord des enseignants de qualité, estime Farid Benramdane, conseiller de la ministre de l'Education nationale. Il a expliqué, hier dimanche, à la radio nationale que «l'école de qualité veut dire des enseignants de qualité, des enseignants qualifiés, qui ont des professionnalités qu'on ne maîtrise pas systématiquement et qui se construit». «Si on veut recycler le corps enseignant, c'est qu'il doit y avoir une formation à la base à partir d'un audit, car en 2014 la scolarité de tous les Algériens était acquise, et donc est venu le moment d'une école de qualité», estime M. Benramdane.

Selon ce conseiller de la ministre de l'Education nationale, l'école algérienne dans l'optique de la vision 2016-2030 implique qu'on doit savoir «ce qu'il faut changer par rapport à de nouvelles compétences, de nouvelles exigences, car l'école va très vite». Il a dans la foulée rappelé «les fondamentaux de l'école algérienne, à savoir la pensée scientifique, l'algérianité et la citoyenneté», c'est-à-dire «un vrai ancrage sur la société algérienne que doit avoir l'école». C'est dans cette optique que le ministère de l'Education nationale a réalise des «manuels scolaires en fonction des caractéristiques de la société algérienne, son histoire et sa culture, et c'est cette dimension du local qui doit primer dans le système éducatif national, avec un ancrage au patrimoine culturel national».

Il a en outre souligné que le ministère a actualisé «le programme scolaire, le manuel scolaire, mis en place une stratégie nationale de remédiation, une matrice nationale des niveaux de compétences, et nous avons une vision sur les attentes en matière de besoin de scolarité». Il y a eu, a-t-il précisé, la mise en place d'un référentiel pour mettre à niveau l'école algérienne par rapport à un niveau d'exigence international. Sur la question de la remédiation proposée par le ministère, mais contestée et refusée par les enseignants, M. Benramdane a expliqué que «c'est une nouvelle médiation. Ce n'est pas du soutien scolaire, du rattrapage pédagogique, où l'enseignant prend un groupe d'élèves pour la diversification des méthodes d'enseignement, c'est plus un travail pédagogique qu'un travail administratif comme le pensent certains, et il s'agit d'un dispositif et non d'une structure».

Pour le conseiller de la ministre de l'Education nationale, la remédiation est une solution pour arriver à une école de la qualité. Avec la remédiation, avait-il estimé dans une précédente intervention, «on va remplacer la sanction pour améliorer la qualité de l'apprentissage», car «il faut réduire les taux d'échec à chaque cycle d'enseignement». «L'examen n'a d'intérêt que s'il donne un diagnostic réel du niveau des élèves, et la remédiation doit se faire sur le taux des erreurs», estime t-il encore, faisant valoir que pour le ministère, il faut passer d'une logique d'un système privilégiant la logique quantitative dans les résultats à une logique qualitative. Il a ainsi expliqué que le système éducatif algérien n'est pas une copie de celui français, mais il s'agit d'une transposition du système anglo-saxon au système algérien. «Il s'agit plutôt du modèle anglo-saxon, qui est en train d'être appliqué en Algérie», précise t-il.

Il a annoncé par ailleurs l'organisation d'un concours pour la promotion d'enseignants et professeurs, «un processus normal lié à la promotion des personnels». Selon M. Benramdane, il y a 40.894 postes admis à la promotion aussi bien «pour les enseignants du primaire que du moyen et du secondaire». «Il y a la volonté d'assurer une promotion sociale aux fonctionnaires de l'éducation nationale», précise-t-il. Le début des inscriptions a commencé hier 11 novembre, le dépôt des dossiers s'étalera jusqu'au 25 novembre, et la commission paritaire se réunira le 2 décembre pour communiquer les résultats le 6 décembre prochain. «Le concours est soumis au même mode d'examen que le baccalauréat», affirme-t-il.