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Au fil... des jours - Communication politique : nouvelles du front ! (Suite et fin)

par Belkacem Ahcene-Djaballah

Jeudi 11 octobre 2018 :

Mardi, vers huit heures du matin : le journaliste Smaïl Djerbal est interpellé ce mardi devant le siège d' ?Ennahar TV', à Saïd Hamdine, sur les hauteurs d'Alger....par des individus en tenue civile. Immédiatement après, la chaîne suspend tous ses programmes pour diffuser en boucle l'information et les images des caméras de surveillance qui ont filmé la scène. Elle fait intervenir des juristes pour insister sur le caractère illégal de l'interpellation.

Vers neuf heures, on apprend quels sont les individus en question, à travers la conversation surréaliste, entre le DG du groupe Anis Rahmani et le directeur du ?Centre Antar' (un centre situé à Ben Aknoun, relevant des services de renseignements de la DSS ?) qui est diffusée. Peu de temps après tout le tapage médiatique, elle cesse de diffuser toute information relative au sujet, avant d'annoncer que le journaliste a été relâché après l'intervention de la justice (une première... agréable !)... qui se serait saisi de l' «affaire» qui, bien sûr, a connu une large exploitation internationale. La belle occase !

Avant ce dénouement, ?Ennahar TV' avait diffusé une conversation téléphonique entre son directeur général, Anis Rahmani, et le directeur du centre Antar. Au cours de la conversation, enregistrée vraisemblablement durant la nuit prédédant l' «interpellation». Le DG d' ?Ennahar' évoque avec son interlocuteur, qu'il appelle «Smaïl», l'affaire de l'article du journaliste Smaïl Djerbal. «Envoyez-lui une convocation et signifiez-lui l'infraction à travers la justice (?) Je suis choqué...». Et lorsque son interlocuteur lui demande de retirer l'article controversé du site Alg24, Rahmani répond sèchement qu'il ne le fera pas.

«Je ne le retire pas....». Une discussion surréaliste suit...

L'article en question a été diffusé sur le site d'information en ligne ?Alg24.net' (propriété d'Ennahar) et traitait de la crise à l'Assemblée populaire nationale. Intitulé «Où est passé le département de Tartag ?», l'article relevait que du temps du général Toufik, le DRS menait des médiations pour régler ce genre de conflits. «Interrogés par ALG24, des députés ayant accompli plusieurs mandats dénoncent cette absence d'une médiation à laquelle l'ex-département du général de Corps d'Armée Mohamed Mediène les y a habitués. Ils s'interrogent ainsi sur «où est passé le département de Bachir Tartag». Une «drôle de question»... mais une tempête médiatique dans un verre d'eau. Fabriquée de toutes pièces pour mettre dans l'embarras certaines parties, directement ou indirectement, impliquées dans la course actuelle au pouvoir, le conflit au sein de l'APN n'étant que la partie visible de l'iceberg ? Ce qui est certain, c'est que Anis Rahmani (et son groupe de presse ) que l'on dit proche de la présidence sont sortis techniquement grandis de tout ce remue-méninges...Une manière de contrer toutes les «attaques» menées contre lui, depuis pas mal de temps. Par les envieux de sa rapide bonne fortune. Par ceux qui n'apprécient pas sa manière (sensationnaliste ?) de traiter l'info».

Vendredi 12 octobre 2018 :

Lu pour vous (Extrait d' article de Glenn Greenwald et Victor Pougy in «Le Monde Diplomatique», octobre 2018) : «Une main sur le cœur, les médias, la justice et le patronat brésiliens se lamentent de l'ampleur de la corruption. Depuis trois ans, ils l?ont «érigé en principal problème du pays. Leur préoccupation est telle que, en 2016, ils ont joint leurs forces ?sans se soucier des voix dissonnantes- pour soutenir la mesure la plus draconienne que l'on puisse prendre dans une démocratie : destituer la présidente, Mme Dilma Rousseff, élue en 2011. Cette indignation concernant la corruption et la criminalité n'était, toutefois, qu'un prétexte pour déclencher la procédure de destitution. En se débarrassant de Mme Rousseff, les acteurs de cette mauvaise série B ont placé aux manettes de vrais criminels, des gens dont les turpitudes et le comportement mafieux relèguent les acrobaties budgétaires de l'ex-présidente au rang de peccadille... A la place... ils ont installé M. Michel Temer chez qui la corruption est une seconde nature...»

Samedi 13 octobre 2018 :

Décidemment, les Occidentaux et les Européens, en premier lieu, n'arrivent pas à «avaler» le refus de l'Algérie d'accueillir sur son sol des centres de rétention des migrants et de jouer au gendarme pour le compte de l'Europe. Voilà donc un ènième rapport (celui-ci de Felipe Gonzales Morales, rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'Homme des migrants) qui tombe «à bras raccourcis» sur notre pays à propos des migrants africains...expulsés vers le Niger. Selon l'OIM, 35.000 Nigériens depuis 2014, dont plus de 12.000 depuis le début 2018, ainsi que plus de 8.000 migrants d'Afrique de l'Ouest, depuis septembre 2017. On parle donc de «rafles», de «coups», de «déportation», d' «abandon aux frontières»... Certainement sur la base de dires d' «expulsés» naturellement cherchant à être mieux «compris». Interrogez les expulsés algériens d'Allemagne ou d'Italie et on entendra des «vertes et des pas mûres» sur les accueils et les traitements. Une omission gravissime : toutes les expulsions (ne se déroulant jamais sans quelques désagréments, il est vrai, tant la tache n?est pas facile et est coûteuse ) ont été et sont effectuées, dans le cadre des accords bilatéraux, signés entre l'Algérie et les pays dont sont originaires les ressortissants, notamment le Niger, le Mali et la Guinée. Tout ceci sans compter les moyens mobilisés pour faire face à la migration clandestine de 400 migrants/jour, entrant ou tentant d'entrer, illégalement, en Algérie (dont une forte proportion a eu des démélés avec la justice pour des faits de droit commun liés à la criminalité)

On attend avec impatience le ou les rapports de l'Onu sur les migrants expulsés des pays européens et autres occidentaux vers les pays africains, asiatiques et arabes...et sur les conditions de vie dans les camps dits de «rétention»

Dimanche 14 octobre 2018 :

Initiative originale et néanmoins très intéressante du Premier ministre irakien qui a lancé , mardi, un site web...permettant aux Irakiens... de postuler... pour le poste de ministre. Néanmoins, des conditions : avoir plus de 30 ans d'âge ( le max' n'est pas indiqué... dommage), les opinions politiques, étant ou non d'un parti ? avoir un diplôme universitaire ou son équivalent, courts exposés sur deux thèmes, l'un sur «le succès d'un dirigeant» et l'autre sur «la gestion d'une équipe», présenter la façon d'affronter tout problème, une fois ministre et fournir des «solutions pragmatiques» sur la manière dont le programme ministériel doit être géré... Bref, un appel d'offres national qui pourrait donner des résultats positifs d'autant que les «politiciens» imposés par les partis politiques et les groupes de pression n'ont fait que créer des conflits et parfois des guerres et les «technocrates» du système deviennent assez vite des «exécuteurs des hautes œuvres» de parrains et d'oligarques. Initiative originale et intéressante, mais seulement symptôme de l'échec général et quasi-total de la gouvernance politique des pays arabes...qui, ne sachant plus où donner de la tête, reviennent aux «fondamentaux» élémentaires... populistes et dangereux à moyen et long termes pour la stabilité et la continuité des institutions.

Lundi 15 octobre 2018 :

Récemment, une journaliste (Amel B. / «El Watan magazine», 11 octobre ) a eu l' «heureuse» initiative de publier un «Petit guide du Tiribarkisme» («tirer dans tous les coins et sur tout ce qui bouge») en reprenant les derenières «sorties» de responsables : «L'Algérie est mieux que la Suède» (un SG de parti politique), «Je suis mieux que Kolinda Gagbar» ( une présidente de parti politique évoquant la belle premier ministre Croate), «Le scorpion fait du mal à l'homme quand il est menacé» (un ministre), «Que gagnerait notre université à avoir un prix Nobel» ( un ministre), «Nous avons le président mais le prophète distribuait les butins» (un président de parti politique), «Que Dieu apporte le malheur dans les foyers des grévistes «(un SG de syndicat), «Dieu a envoyé Bouteflika comme miséricorde pour l'Algérie» (un ministre )...Ce n'est là qu'un échantillon, malgré tout, assez représentatif de l'in- culture politique de nos «responsables» qui démontre seulement que «rares sont nos hommes politiques qui savent enchaîner un discours structuré» (Ahmed Rouadjia, professeur d'histoire et de sociologie politique. Université de M'sila). D'où «des plaisanteries de mauvais aloi et des phrases lancées à la cantonade en matière de traits d'esprit mais qui n'en sont point»...et «une inflation verbale insipide ou des propos maladroits ou prétentieux...»

Mercredi 17 octobre 2018 :

Lu quelque part, un article sur un commissaire «ripoux» (espagnol) âgé de 67 ans, à la retraite, entré dans la police en 1973, deux ans avant la mort de Franco,...et qui avait dirigé une police parallèle qui travaillait «à manipuler la justice, éliminer ou modifier des affaires judiciaires, au service de grandes entreprises et de millionnaires». Il enregistrait tout. Même lui. Il aimait passer inaperçu et jongler avec les identités. Grâce à ses «esploits», il s'était mis dans le chantage de personnalités, dont des ministres actuellement en poste. Les enquêteurs ont saisi plus de 20 tétrabits d'informations archivées par le triste sire ? qui a participé à mille et une opérations, contre les partis, les mouvements, les individus, les entreprises, les pays... le roi Juan Carlos lui-même - soit l'équivalent à trois mois d'émissions de radio ininterrompues. Il est, actuellement, en prison en «détention provisoire» depuis novembre 2017... mais sera-t-il effectivement puni pour ses méfaits d'autant que beaucoup, bien que rejetant globalement les façons de faire de cet homme se croyant «intouchable», se sont délectés des informations venant des «égoûts de l'Etat». Et, beaucoup de politiques ou d'appareils en ont profité pour «régler» leurs comptes. Il paraît que dans beaucoup de pays comme le nôtre, ce fut là une «bonne pratique» ayant, effectivement, existé et ayant permis à «certains» de gravir les échelons, de s'enrichir et de ne jamais être sanctionnés...

Jeudi 18 octobre 2018 :

Après trois semaines de «confrontation avec des députés de la majorité (FLN, RND, TAJ, MPA, Indépendants), allant jusqu'au «cadenassage» (on n'avait vu, jusqu'ici, cette pratique qu'au niveau des Universités lors de grèves) des portes de l'APN», le bureau de l'APN a déclaré, hier, «vacant» le poste de président occupé par Said Bouhadja. «Coup d'Etat»... «Coup de force»... «Putsch»... «Dérive autoritaire»... «Comportement de baltaguia»... «Action illégale organisée par une bande»... que sais-je encore ?

Ce qui est certain, c'est que l'Algérie vient, encore une fois, dans son histoire politique contemporaine, de se singulariser par des pratiques de gouvernance politique assez originales : Coup d'Etat «politique» en 1962, Coup d'Etat «militaire» en 1965, Coup d'Etat «administratif» en 1992...et, aujourd'hui, un Coup d'Etat «parlementaire»... On a même eu, au sein d'un grand parti politique, un «Coup d'Etat scientifique». Certes, des coups d'Etat de plus en plus «soft» mais tout de même dommageables pour l'image de la jeune Démocratie algérienne. Il est vrai que beaucoup d'acteurs n'en ont jamais voulu, préférant les jeux politiques autoritaristes et verticaux, s'appuyant aujourd'hui (comme hier mais en plus visible) sur des intérêts économiques et financiers, parfois bassement matériels, des conflits partisans internes et externes, des groupes d'intérêts de tous genres et des lobbies de tous poils, des humeurs et des odeurs (quelques-unes régionalistes) du moment...la peur d'élections anticipées et, sur les ambitions et projets politiques de «qui vous savez». Vous ne savez pas ? Moi non plus ! Fasse le ciel que tout ce mic-mac se termine bien pour le pays.

Vendredi 19 octobre 2018 :

Voilà donc, après moult esquives, l'aveu le plus amer. Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi est bel et bien mort, au consulat d'Istanbul (Turquie). Selon la version saoudienne, une bagarre a éclaté entre Jamal Khashoggi et les personnes qui l'ont rencontré au consulat. «Les discussions (...) ont débouché sur une rixe, ce qui a conduit à sa mort», écrit l'agence de presse officielle SPA, en citant le parquet. Que peut faire un «pauvre» journaliste plus rompu à l'écriture et à la réflexion qu'aux coups mortels des barbouzes rompus, eux, au karaté et au judo. De plus, ils étaient quinze... dont un médecin légiste (???). Les Quinze sont entrés dans le consulat en même temps que le journaliste et en sont ressortis peu de temps après. Ces hommes étaient arrivés, quelques heures plus tôt, de Riyad, la plupart par avion privé. Il paraît que le personnel du consulat était sorti une demi-heure avant le rendez-vous et qu'il lui avait été demandé de prendre congé l'après-midi. Bien-sûr, après voir nié tout en bloc, Riyad annonce que 18 ressortissants saoudiens ont été arrêtés dans le cadre de cette affaire et que les investigations se poursuivent. L'Arabie saoudite a, également, annoncé le limogeage du vice-président du Service général de renseignement, Ahmad Al-Assir, et d'un conseiller de haut rang à la cour royale.

Ce mea-culpa va-t-il suffire ? Certainement pour les dirigeants amis des dirigeants de l'Arabie saoudite (dont Trump ainsi que les Français ) qui ne veulent, en aucun cas, que les contrats leur échappent ou ne soient plus consistants. Reste le citoyen lambda qui, désormais, va se méfier lorsqu'il devra se rendre à un consulat d' Arabie saoudite. Reste la famille du défunt qui, je pense, voudrait bien «récupérer» ne serait-ce que quelques morceaux du corps... Mais, le désert d'Arabie est si vaste et les sables recouvrent tout très rapidement faisant perdre toutes traces du «corps» du délit. Pas de corps, pas de preuve, pas de délit. D'autant que le médecin légiste a dû bien faire son travail de découpage.

Samedi 20 octobre 2018 :

Etait-il vraiment nécessaire pour la direction générale de la Fonction publique de rappeller, par une instruction, du 8 octobre, aux ministres et en communication aux walis, les obligations des fonctionnaires et agents publics en matière vestimentaire, notamment l'interdiction du port du niqab ? Pas vraiment puisque il suffisait aux destinaires de bien faire leur travail en appliquant les dispositiosn de l'ordonnance n° 06-03 du 15 juillet 2006 portant statut général de la Fonction publique. Donc, cette ordonnance n'a jamais été appliquée ou alors mal appliquée...Dans ces conditions, on ne peut que saluer le courage de la ministre de l'Education nationale qui, pour avoir pris un arrêté interdisant catégoriquement le port du voile intégral dans les établissements scolaires, s'était attirée les foudres du courant islamo-conservateur...sans que la Fonction publique ne vienne alors rappeler les textes.

Lundi 22 octobre 2018 :

Cheikh Khaled Bentounes, le président d'honneur de l'Association internationale soufie Alaouya, leader spirituel de la Tariqa alaouya et auteur de l'initiative «Vivre ensemble en paix», adoptée par l'ONU affirme que «le voile islamique n'est pas une obligation». Il a ajouté que «nous avons emprisonné l'Islam dans ce débat dans la mesure où il y a encore des femmes qui se posent la question sur le port du hijab et du niqab. Allez-y et apprenez par vous-mêmes et vous trouverez que le voile n'est pas une obligation. Pourquoi voulez-vous qu'un homme vous dicte votre religion. Ne vous laissez pas guider par le nez. Il faut que la femme aille chercher elle-même dans le fiq'h et la religion», a indiqué cheikh Bentounes qui était l'invité de la Rédaction de la radio Chaîne 3.

S'exprimant sur le Niqab : «J'ai vu des femmes porter le niqab en Arabie, c'est une coutume et tradition d'un pays à savoir l'Arabie du Sud qu'on veut imposer et la rendre islamique. Le Niqab n'a jamais existé ni en Afrique du Nord ni en Asie», a-t-il encore affirmé. Sera-t-il entendu ? Pas si sûr ! Sera-t-il écouté ? Il faut l'espérer.

Mardi 23 octobre 2018 :

Le scandale est énorme. Va-t-il compromettre l'avenir du football algérien. Le magazine français ?France Football' publie une enquête sur les dessous de la corruption qui «gangrène» le championnat algérien. Les informations ?et les chiffres - révélées ( ?!) font tout simplement froid dans le dos !

?France Football' montre clairement qu'il est très facile de truquer les résultats d'un match du championnat ?Ligue 1 Mobilis'. Il suffit juste de payer ! Et les tarifs sont aussi variés que les résultats escomptés. Ainsi, pour une victoire lors d'un match disputé à l'extérieur, il suffit de verser l'équivalent de de 58.000 euros (ce qui vous fait plus d'un milliard de cts de DA au change parallèle ). Un match nul est négocié à partir de 14.000 euros alors qu'un penalty se vend entre 7 et 14.000 euros par les organisateurs des matchs de notre championnat national.

La corruption et le trucage des matchs n'épargnent pas, également, la 2ème division du championnat algérien. En ?Ligue 2 Mobilis', il est possible aussi de payer pour obtenir les scores souhaités et les victoires désirées. Ainsi, une victoire est «vendue» entre 6 et 7.000 euros. Mais la victoire à l'extérieur est nettement plus chère puisque les corrompus et corrupteurs exigent la modique somme de 29.000 euros. Le tarif le moins élevé concerne le match nul pour lequel il suffit de dépenser l'équivalent de 7.000 euros. En revanche, les penaltys en Ligue 2 Mobilis coûteraient 3.700 euros lors de la phase-aller et 7.000 euros lors de la phase-retour. Les informations sur ces pratiques se retrouve (rai)nt en ce moment entre les mains des hauts responsables de la FIFA. A noter que cette «enquête» fait suite à une autre, celle de la «BBC» (le 20 septembre).

C'est vrai que la corruption en Algérie a touché tous les secteurs...C'est encore plus vrai qu'elle touche aussi le monde du sport, en général, et du foot en particulier (une dérive déjà dénoncée dans les années 90 du temps de Omar Kezzal )...Mais, les chiffres avancés paraissent si incroyables ?si l'on estime que le nombre de responsables «honnêtes» du foot national est bien plus important que celui des «ripoux» et des mafieux - qu'il est aisé de penser à une véritable «campagne» de presse internationale «orchestrée»... Des «complots» d'amis qui ne nous veulent pas que du bien et qui ne négligent aucune piste en exploitant (et en faisant exploiter) la plus petite de nos failles ? Les voies de la communication politique sont de plus en plus, impénétrables !

Mardi 23 octobre 2018 :

L'Algérie, par la voix de son ambassadeur adjoint à l'ONU, a sévèrement critiqué le service presse de cette institution multilatérale dont les comptes rendus des réunions sont entâchés de «partialité et de désinformation».

«Il est inacceptable que, malgré les appels communs, régulièrement, exprimés à cette auguste Assemblée par les États membres (?), des incohérences continuent d'être observées dans les communiqués de presse des différentes réunions de l'ONU», a déclaré Mohamed Bessedik, lors d'une réunion à l'ONU, consacrée à l'examen des questions relatives à l'information. Cette sortie intervient après des «dérapages» commis récemment par le service presse de l'ONU, lors de la couverture des travaux de la 4ème Commission de la décolonisation.

Compte-rendu de la 6ème séance de la Commission, diffusé le 12 octobre dernier : «Western Sahara represented by Shadow Republic» (Le Sahara Occidental est représenté par une république fantôme), a été le titre donné par le service de l'actualité et des contenus de l'ONU

L'année dernière, ce service a été, également, critiqué à propos de certaines déformations de déclarations de certains responsables. Comme lorsqu'il a attribué des propos au représentant sahraoui à l'ONU, Ahmed Boukhari, dans lesquels il aurait, prétendument, accusé le Polisario de «corruption».

L'ONU a dû, ensuite, retirer le «passage» et à présenter des excuses. «Les titres des communiqués de presse de plusieurs commissions de l'ONU sont caractérisés par la partialité, la subjectivité et la désinformation», a dénoncé le diplomate algérien. Je le répète : Les voies de la communication politique sont, de plus en plus impénétrables ! Sauf pour ceux qui y pénètrent en douceur, en douce et en profondeur

Mercredi 24 octobre 2018 :

Un journaliste de la chaîne «Dzair News» a été «chassé» par le représentant de la CAF, lors de la Conférence de presse, animée lundi 22 au stade de Sétif, organisée pour les dirigeants et joueurs du club égyptien Al-Ahly.

Le journaliste qui est arrivé en retard, la conférence ayant commencé, voulait placer son micro sur la table des intervenants quand il a été apostrophé par le représentant de la CAF, qui a utilisé des termes estimés inconvenants: . «Dégagez ! Je ne veux pas voir ce micro ici ! sortez! ».

Une attitude «aberrante» (selon les confrères) venant d'un représentant d'une institution sportive ?. Non, pas tellement, car il est de tradition (encore faut-il que le protocole ou la sécurité ou les gens de la com' chargés d' organiser la cérémonie aient fait correctement leur travail) de préparer tout le dispositif avant le début de la manifestaion. Les retardataires ont toujours tort...et les organisateurs ont le droit de tout «cadenasser». Et, parler de «solidarité» est assez ridicule.

Vendredi 26 octobre 2018 :

Dans son intervention dans l'émission de Kada Benamar (?Echourouk News'), l'ex DTN de l'équipe nationale, Rabah Saâdane, a révélé que le match Algérie-Egypte comptant pour la CAN 2010, a été «arrangé». Le cheikh Saâdane a surpris le présentateur, le public et les Egyptiens (dont les médias électroniques ont vite réagi ) en affirmant que des responsables algériens (lesquels ?, il ne le dit pas ) ont demandé à l'entraîneur Saâdane, à l'époque, de «lever le pied» pour laisser gagner les Egyptiens et ne pas leur barrer la route de la finale de la CAN»

«Il faut laisser nos frères égyptiens gagner la Coupe d'Afrique car, nous, on va en coupe du monde» (c'est juste quelques mois après Oumdourman) a, notamment, demandé un responsable algérien à Saâdane. Aucune précision sur la personne qui aurait donné ces instructions.

Volonté de l'ex- sélectionneur des Verts durant la Coupe du monde 2010, de régler des comptes suite à ses désaccords avec la FAF ? Dégâts collatéraux causés par un âge et une mise à l'écart mal assumés ? Une plaisanterie prise à la lettre ? Juste au moment où le football algérien est accusé dans les médias étrangers (?BBC' et ?France football') de corruption ! La descente aux enfers du football national s'accélère.

Samedi 27 octobre 2018 :

Depuis jeudi, trois journalistes, animateurs entre autres de sites électroniques d'informations (et bien d'autres personnes dont un comédien et un footballeur, tous les deux très connus) sont en prison, accusés de diffamation, d'outrage aux institutions, d'enregistrement ou de prise de vue sans autorisation ou consentement et d'atteinte à la vie privée. Bon ! Laissons la justice suivre son cours pour traiter, paraît-il, sept «affaires» et on y retrouve même le chantage, l'extorsion de fonds, tout cela à travers les réseaux sociaux (la GN a publié un communiqué détaillé, jeudi 25). Mais, ce qui est extrêmement gênant, ou même révoltant, c'est bien la manière dont les «accusés» se sont retrouvés livrés en pâture, surtout les journalistes, comme par hasard ? à leur sortie du tribunal correctionnel - à des caméras de télé qui ont fait tourner en boucle des images... assez dégradantes, suivies de commentaires incriminnant carrément, ne laissant planer aucun doute, quant à leur culpabilité. Comme s'il y avait, quelque part, dans certaines rédactions, un air de «revanche». On attend avec impatience la suite donnée à la diffusion publique du fameux «échange» de propos assez aigres - de nature privée- et diffusé, presque en direct et sans «nettoyage» préalable, entre un directeur de télé privée off-shore et un officier en service de l'Armée (enregistré à son insu)

Dimanche 28 octobre 2018 :

Une certitude : Jamal Khashoggi, le journaliste saoudien est bel et bien mort, assassiné au sein même d'une représentation diplomatique, celle de son pays, en pays étranger, la Turquie. Une réalité : un corps introuvable d'autant qu'on dit qu'il aurait été découpé en morceaux sous la direction d'un médecin légiste présent sur les lieux...des morceaux certainement éparpillés à travers le vaste désert saoudien (ou dissous dans de l'acide). Seuls ses vêtements ont été retrouvés au fonds du puits du jardin du consulat. Un crime horrible digne des plus grands films d'horreur qui n'a pas l'air de trop préoccuper l'opinion publique internationale, désormais trop habituée aux dérives meurtrières des...Arabes. Quant aux gouvernements, le turc y compris, ils se retrouvent dans des positions assez confortables, pouvant ainsi se servir de l' «incident hideux» (comme l'a qualifié MBS), pour renforcer leurs positions économiques et finançières pour les plus commerçants d'entre-eux, et obtenir des concessions (en matière d'investissements entre autres), et pour faire (ou maintenir ou accroître) la pression sur les positions politiques du pays incriminé. On comprend donc mieux les stratégies de communication des uns et des autres - des infos filtrées et distillées au compte-gouttes - afin de ne pas endommager encore beaucoup plus l'image d'un pays qui a encore beaucoup de pétrole et beaucoup d'argent...et qui achète beaucoup d'armes...et qui investit beaucoup à l'étranger.

Décidemment, le journaliste défunt n'a pas de chance. Entré dans le consulat de son pays pour retirer des papiers qui allaient lui permettre de se marier, et alors que sa belle l'attendait à l'extérieur, ses restes encore introuvés se retrouvent «courtisés» et il est fort à parier que sa disparition restera, comme celles de Abane, de..., une énigme qui rapportera beaucoup à certains. Quant aux coupables désignés ils vont, «disparaître» l'un après l'autre. Tragiquement ! Mystérieusement !

Lundi 29 octobre 2018 :

Le Brésil vient de basculer dans le camp politique situé à droite. Cela n'est pas étonnant avec tout le remue-méninges politique de ces dernières années qui a entraîné une foire d'empoigne, jamais vue jusqu'ici. Une instabilité politique qui a eu pour conséquences une crise économique aux effets sociaux désastreux. Psychologiques aussi, puisque la dernière charge de tensions, de violences physiques ou verbales et d'angoisses, entre les camps, (durant la campagne présidentielle) a, paraît-il, envoyé de nombreux Brésiliens chez les psychanalystes et psychologues...qui doivent donc déceler un nouveau mal et le soigner : la «souffrance électorale»

Mardi 30 octobre 2018 :

Lu pour vous : Une réflexion (belge) sur l'éducation aux nouveaux médias (à l'école entre autres) dont devraient profiter bien de nos internautes, de tous âges et de toutes conditions... du simple écolier à l'homme politique ainsi d'ailleurs qu'aux journalistes et encore plus aux «informateurs» et autres «influenceurs». Pour nous, il s'agit, en fait, d'apprendre (hélas, avant d'apprendre, il faut comprendre... ce qui n'est point aisé dans une société de «têtes de mules» et/ou de «prétentieux» et de «donneurs de leçons» ) à ne plus être trop impulsif, «et pas seulement quand on est président des Etats-Unis» ou un «décideur» croyant pouvoir tout se permettre en n'importe quel endroit et à l'encontre de n'importe qui et quoi. Quand on est avec des amis au café ou au restaurant ou à la maison, on dit certaines choses qu'on ne dirait pas quand on est en direct à la radio ou à la télé. De même sur tous ces nouveaux outils que sont les médias électroniques on devrait aussi apprendre à s'exprimer d'une manière qui soit adaptée à l'audience que l'on a et aux traces que l'on va laisser aussi. Et, sutout ne pas oublier qu'un tweet ou un post sur Facebook est quelque-chose qu'on ne récupérera jamais (et qu'on ne peut corriger ou «nettoyer»)... et, ceux qui ne vous «veulent pas du bien» arriveront, toujours, à vous «tracer» et à vous retrouver... pour vous faire payer asser cher vos attaques ou critiques, soit par le biais d'une «coupure» , soit par le biais d'actions en justice...soit par...Vous savez quoi et comment ! Conclusion : il faut introduire partout l'éducation aux médias, mais une éducation adaptée (non plus seulement liée aux contenus et à la façon de les confectionner ) aux moyens modernes qui évoluent très, très rapidement., si rapidement que les adultes ont de la peine à suivre le rythme et que les jeunes n'ont pas le temps et l'envie d'expliquer les nouveaux mécanismes, Il faut aussi apprendre, à tous, à bien distinguer les faits des opinions, ainsi que les limites à ne pas dépasser. Pas seulement au sein des Ecoles de Journalisme, mais à l'école... et à la maison. Avec le sentiment que la chose est plus que sérieuse. Elle est grave. D'où, en matière d'information, se départir de l'impression que parce qu'on est face à quelque chose d'assez abstrait, d'immatériel (on remarque cela aussi pour les problèmes de la Santé et de l'Environnement et on voit où l'on en est) les choses sont moins graves.

Mercredi 31 octobre 2018 :

Une bonne fois pour toutes, il faut rapidement mettre fin aux confusions des concepts qui font énormément de mal à l'image du pays (une image d'anarchie au mieux et d'incapacité au pire) bien qu'elles fassent l'«affaire» de bien des escrocs et d'affairistes. Dans notre domaine (la communication) il faut commencer par faire le tri entre le journaliste (qui relève d'un métier bien défini avec une formation bien précise et une éthique et une déontologie connues et reconnues universelllement, conjuguant la liberté d'informer et la responsabilité sociale, la libre collecte et la libre transmision d'informations vérifiées au préalable pour approcher l'exactitude)...et l'informateur (ou lanceur d'alerte ou influenceur ou simple twitteriste ou facebooker ou vidéotubeur. ..) qui, lui, agit d'abord et avant tout en tant que citoyen, voulant s'exprimer selon ses convictions, ses vices et ses vertus.

Le premier est régi par un règlement particulier très clair lié à la liberté de la presse et le second par une réglementation générale liée à la liberté d'expression. Avec toutes les conséquences possibles et imaginables en cas de dérives et/ou d'infractions. A noter que la définition de ces concepts devra s'appliquer aussi à tous les médias (l'audiovisuel y compris) et non pas au média qui «dérange» au moment T. A la base, on retrouve une existence des uns et des autres, légalisée par la loi... en l'occurrence la loi relative à l'Information de 2012 et la loi relative à l'Audiovisuel de 2014. Il est vrai que, hélas, si le cadre réglementaire général existe bel et bien, les textes d'application tardent à venir rendant, encore, plus complexe et plus confus, presque indéchiffrable, le paysage médiatique national. Il est vrai, aussi, que pour l'informateur (le «citoyen-journaliste» disent-ils), les textes réglementant encore (ou à venir ?) l'expression sont, de plus en plus, contraignants. Içi. Ailleurs. D'où les chocs..., les «embuscades», les «coups bas»...et les réactions violentes... des victimes.