Khashoggi dissous dans de l'acide fluoroantimonique,
Ryad est félicitée par l'ONU pour son dossier sur les droits de la personne. Il
n'est pas précisé s'il s'agit des Yéménites ou des Saoudiens et dans ce cas si
ce sont les membres de la famille régnante ou la plèbe environnante. L'info
n'est pas un poisson d'avril et le lien n'étant pas forcément vrai, mais c'est
la triste réalité d'une organisation internationale qui fonctionne au bon
vouloir du bakchich. Du gros bakchich s'entend. L'Arabie saoudite a été
félicitée par des pays à son image comme le Venezuela, le Pakistan, la
Palestine, version Mahmoud Abbas, la Jordanie ou encore la Chine, des exemples
de démocratie et des libertés individuelles. Droits de l'homme, émancipation de
la femme, lutte contre la corruption?, les raisons de ce satisfecit béat ne
manquent pas et on pourra encore ajouter la qualité du sable, l'accueil HSbF6
dans ses représentations diplomatiques. Incontestablement, on se serre les coudes
entre potes dictateurs et on ne s'embarrasse pas trop de l'emballage. Ce n'est
pas la première fois que l'Arabie saoudite, responsable du génocide yéménite et
grand argentier de la nébuleuse islamiste, est à l'honneur dans les salons
feutrés de la diplomatie internationale. En 2016, Ryad est réélue au Conseil
des droits de l'homme des Nations unies et l'année dernière, et pour
récompenser tout ce que fait le royaume en direction des formes voilées, il est
élu par le premier organe des droits de l'homme de l'ONU dans la Commission des
droits de la femme pour la période entre 2018 et 2022. Bah, ils font ce qu'ils
veulent là-bas, les gars des Nations unies, et personne ne trouve à redire.
C'est ça la belle démocratie à l'occidentale, tu raques et t'es bien servi. Les
Saoudiens l'ont compris et puisqu'ils ont de la thune à dépenser, alors ils
achètent la conscience du monde libre, ou ce qu'il en reste. Mais au-delà de
ces lignes sur le CV du pays, tout ce qui n'est pas masculin continue de subir
de graves discriminations. La femme est rendue à sa plus simple expression,
celle d'un corps désarticulé, décérébré. Sans la permission d'un tuteur mâle,
elle ne peut toujours pas voyager, exercer une activité rémunérée, faire des
études supérieures ou se marier. Le volant, lui, est juste semi-halal.
Cependant, le plus grave est que des activistes saoudiennes, féministes ou
militantes pour les droits des femmes sont menacées d'exécution publique, seule
exception où la femme n'a pas besoin d'une ombre masculine. L'émancipation
étant en carton-pâte, on débarrasse les accessoires dès que le minimum demandé
par les capitales occidentales, pour faire bonne mesure devant leurs opinions
publiques, est assuré. A Paris, Washington, Londres ou Berlin, on se soucie de
l'image des pays avec qui on commerce et il n'est surtout pas question
d'acheter, enfin de vendre des armes surtout, à un pays pour qui la femme n'est
qu'un vulgaire jouet et le Yémen un territoire de chasse. En attendant, les
musulmans continuent toujours de payer le prix fort pour aller visiter les
Lieux saints alors qu'il est plus facile, et plus juste en ces temps de
démence, de prier Dieu de chez soi et de dépenser son argent pour nourrir les
enfants du Yémen, de la Syrie et d'ailleurs.