Pourquoi avoir construit et puis attribué quelque 500
locaux de commerce, au titre du programme du président de la République ? Une
question récurrente qui revient souvent dans les discussions. Et pour cause,
ces surfaces commerciales ou à vocation professionnelle croupissent dans un
état de délabrement et d'abandon sans raison apparente. Dans toutes les
communes de la wilaya de Tébessa, rares sont les locaux exploités dans des
activités pour lesquelles ils ont été pourtant réalisés à coups de milliards
prélevés sur le compte du Trésor public. Pire, les lieux sont devenus depuis
quelque temps déjà une destination et un foyer de perversion, à tel point que
d'aucuns ont suggéré même la révision de la liste des bénéficiaires et une
nouvelle opération de réattribution. Des chômeurs s'étaient vu accorder des
locaux sans pour autant les occuper et les exploiter, des jeunes voulant le
beurre et l'argent du beurre, sans satisfaire au cahier des charges puisqu'ils
continuent de squatter les espaces publics. Pendant ce temps-là, les rideaux
restent baissés. Et pour justifier ce choix, les locataires évoquent
l'éloignement des locaux des centres urbains, le peu d'attractivité pour y
exercer une activité commerciale. Un dilemme que les autorités locales
n'arrivent plus à résoudre, en renvoyant à chaque fois aux calendes grecques un
bien public tel un fardeau, guère rentable et dont le destin demeure inconnu.
De même pour les marchés dits de proximité dont une vingtaine avait été
réalisée, là également, la situation est plus que floue. Des espaces
commerciaux réalisés afin de résorber les étals de l'informel, sauf que
l'initiative coince et l'informel continue de narguer tout son monde, en dépit
de toutes les campagnes effectuées par les forces de l'ordre pour les déguerpir
de leur socle.