Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ouyahia à propos de migration: «Tout Algérien en situation illégale sera rapatrié»

par Ghania Oukazi

  Alger a donné son accord pour participer à la conférence internationale sur la Libye prévue à Palerme les 12 et 13 novembre prochains. Elle a en outre renouvelé son refus de l'ouverture de centres de rétention pour empêcher les migrants africains de rejoindre l'Europe.

C'est le 1er ministre qui l'a affirmé hier lors de la conférence de presse qu'il a animée conjointement avec le président du Conseil des ministres italien en visite à Alger pour une journée. «L'Algérie va aller à Palerme (?), elle a rappelé son principe de base, à savoir que ce sont les Libyens qui doivent donner des réponses à leurs problèmes et qu'elle soutient les efforts onusiens dans ce sens», a-t-il dit. Tout en précisant que «c'est le Président qui doit choisir la personne qui va le représenter à Palerme», Ouyahia a souligné que «la délégation algérienne va travailler aux côtés des Italiens, il y aura un échange de vues et d'informations pour que cette conférence soit réussie et pour qu'une solution pacifique soit trouvée dans les plus brefs délais pour un règlement de la crise en Libye qui respectera les intérêts de toutes les parties en conflit». Il a indiqué que «résoudre le problème libyen participe à instaurer la stabilité chez elle et chez ses voisins, il faudrait aussi initier des projets économiques et lutter contrer la pauvreté dans les régions d'où viennent les migrants africains, parce que le problème de la migration clandestine ne peut être réglé par l'ouverture de camps de rétention». Un peu avant, il avait précisé aux journalistes qu' «au cours des trois heures d'entretien que j'ai eues avec le président du Conseil des ministres italien, la migration clandestine a pris moins de dix minutes». Ouyahia fait savoir qu'il y a en Italie «40.000 Algériens en situation légale et moins de 900 autres en situation illégale, mais beaucoup de Maghrébins se font passer pour des Algériens». Il a affirmé alors que «tout Algérien en situation illégale sera rapatrié, l'Algérie reprend tous ses enfants». Il précisera aussi qu' «entre l'Algérie et ses partenaires européens, il y a des accords, dont certains ont plus de 25 ans, pour faire revenir les Algériens chez eux. A condition, dit-il, qu'«il faut prouver que la personne est en situation illégale et prouver qu'elle est Algérienne par une identification précise». Selon lui, «il y a un travail continu qui se fait, peut-être une quinzaine d'Algériens sont ramenés d'autres pays chaque semaine». Dans une déclaration préliminaire, Ouyahia avait dit qu'il a eu des entretiens avec le responsable italien «sur la base du Traité d'amitié, de bon voisinage et de coopération signé en 2003 par le président Bouteflika et son homologue italien». Il a noté qu'il y a entre les deux pays, «près de 50 accords touchant à tous les domaines». Il a en outre noté que «nos relations bilatérales sont distinctives» mais souhaite que «d'autres opportunités soient saisies dans l'économie nationale, en général, et dans le secteur de l'énergie». Les deux pays se sont accordés «à renforcer leur coopération dans le domaine de la sécurité et la lutte contre le crime transnational».

Le dossier libyen semble avoir pris la part du lion dans les discussions entre les deux responsables. «Nous nous sommes aussi entretenus sur la situation au Sahel», a ajouté Ouyahia.

Tout en qualifiant les relations entre les deux pays d'«excellentes», le président du Conseil des ministres italien a affirmé être «convaincu du soutien de l'Italie à l'Algérie, il y a entre elles une compréhension mutuelle, en plus, elles ont une identité méditerranéenne commune». Guiseppe Conte a souligné que «l'Algérie est notre premier partenaire commercial (?), certains secteurs sont absolument stratégiques comme l'énergie et les infrastructures». Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays est, a-t-il dit, «de plus de 8 milliards d'euros, avec les projets que nous avons étudiés ensemble, il dépassera les 10 milliards». Le responsable italien a souligné, par ailleurs, que «je suis ravi que l'Algérie sera présente à Palerme, il est important qu'elle y soit pour participer avec ses vues sur la crise et pour soutenir le processus démocratique en Libye». Conte veut «une responsabilité partagée sur le règlement de la crise libyenne». Il avait noté dans sa déclaration qu'il a eu des entretiens «intenses» avec le 1er ministre sur «la collaboration entre les deux pays pour le rapatriement des Algériens en situation illégale et pour l'application des accords en vigueur».