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La BBC, France Football et la corruption: Ce qui accable le football algérien

par Kamel Mohamed

Après la BBC, c'était au tour de France Football de dénoncer ce qui se passe dans le football algérien. Il est vrai que ce périodique français n'a fait qu'enfoncer des portes ouvertes dans la mesure où la presse algérienne dénonce régulièrement la corruption dans le football et le sport algériens. A force de dénoncer ce phénomène, la corruption est banalisée et n'étonne plus personne. Cependant, pour la presse étrangère, ce qui se passe dans le football algérien est choquant ! Pour rappel, la corruption dans le football algérien a commencé à se propager pour se généraliser suite au désengagement des entreprises publiques des clubs en 1989. Ce désengagement avait permis à une nouvelle race de dirigeants d'investir le football. On les appelait les trabendistes, c'est-à-dire des présidents de club qui ont introduit l'argent sale dans le football algérien.

C'est ainsi qu'une gestion opaque a été prônée par ces présidents. Ce sont ces présidents de club trabendistes qui ont dévoyé le lancement du professionnalisme dans le football algérien. L'argent dégagé par l'Etat pour ce projet a été carrément détourné sans que les autorités du pays, à leur tête le ministère de la Jeunesse et des Sports et la FAF, n'interviennent. La preuve du détournement de cet argent et de l'impunité qui s'en est suivie sont matérialisés par l'impossibilité ou le manque de volonté de la FAF et de la LFP de mettre en place la fameuse Direction générale de gestion et de contrôle des clubs de football.

Cette direction est supposée contrôler la gestion des clubs. En l'absence d'un contrôle rigoureux, la corruption s'est accentuée dans le football en Algérie.

Il faut rappeler que c'est Nacereddine Baghdadi, alors président du RC Arba dans les années 1990, qui était le premier à dénoncer la corruption dans le football algérien. Il avait choqué les membres de l'AG de la FAF (au temps du regretté Omar Kezzal) quand il avait révélé le prix d'un penalty sifflé ou d'un résultat de match arrangé. Aujourd'hui, les révélations de Baghdadi, qui remontent à près d'une vingtaine d'années, sont toujours d'actualité. Ni la FAF ni le MJS n'ont jamais réagi. C'est ainsi que l'Algérie devient un pays de corruption par la faute de ces dirigeants de football qui ont terni l'image du pays.