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Constantine - Commune de Benbadis: Des chômeurs dénoncent, l'ANEM s'explique

par A. Mallem

Les chômeurs de la commune de Benbadis (El-Haria), dans la daira de Ain Abid, disent ne pas être contents du traitement qu'ils subissent de la part de l'ANEM. Des chômeurs, pères de famille et des jeunes, sans emploi, nous ont contactés, hier, pour nous expliquer les causes de leur mécontentement. «Nous sommes dans une commune qui abrite la zone industrielle d'El-Taref, l'une des plus grandes zones industrielles d'Algérie», disent-ils. Et pourtant, «nous souffrons plus que quiconque du chômage parce que les responsables de l'Agence de l'emploi qui pourvoit les unités industrielles de la zone n'appliquent pas la loi qui stipule que 30 % des postes d'emploi doivent être réservés, d'abord, aux chômeurs autochtones et ils recrutent, en dehors, de la commune, des chômeurs de Ain Smara, Constantine, El-Khroub, Ouled Rahmoune et Ain Abid et ils ignorent superbement, les chômeurs de notre commune dont les rangs ne cessent de grossir», se sont-ils lamentés. Et, ajoutent nos interlocuteurs, «lorsqu'on se présente à l'Agence ANEM de Ain Abid on nous renvoie en nous disant qu'ils n'ont pas de poste. Nous sollicitons l'intervention des autorités de la daira et de la wilaya et demandons la réparation de cette injustice qui nous frappe». Contactée, hier, Mme Zerrouki, chef d'Agence ANEM de Ain Abid, nous a déclaré que les accusations portées contre son agence ne sont nullement fondées, «car, a-t-elle expliqué, d'une part nous veillons, toujours, à traiter sur le même pied d'égalité les demandes d'emploi des citoyens de Ain Abid et d'El-Haria en leur offrant les mêmes opportunités». Seulement, a signalé notre interlocutrice, «nous nous heurtons au refus des candidats de travailler dans les entreprises privées car tout le monde veut travailler dans les entreprises étatiques». Précisant, dans ce sillage, que «dans notre zone industrielle d'El-Tarf, l'entreprise avec laquelle nous travaillions beaucoup, la SNTA en l'occurrence, vient d'être privatisée». D'autre part, a poursuivi Mme Zerrouki, «il y a aujourd'hui, dans cette zone industrielle, quelques entreprises seulement, qui recrutent parce qu'avec la politique d'austérité la plupart n'embauchent, pratiquement plus. Les entreprises privées, elles, recrutent par le biais de leurs directions générales, implantées un peu partout à travers le territoire national». Ensuite, et surtout, rappelle-t-elle, «l'ANEM utilise le système électronique ?Wassit' pour traiter les demandes d'emploi qu'elle reçoit et ce système, comme chacun le sait, puisqu'il est utilisé dans tout le territoire national, ne lèse personne. Puis, de par sa nature, il peut prendre et satisfaire n'importe quelle demande exprimée par un citoyen d'un point quelconque du territoire national». «Aussi, a conclu le chef d'Agence ANEM de Ain Abid, le cas des chômeurs d'El-Haria n'est pas unique en son genre et on le trouve un peu partout, à travers le pays». Etant actuellement, en congé, Mme Zerrouki nous a promis de nous fournir des statistiques de l'emploi, réalisées par son agence dès son retour. Des statistiques, a-t-elle garanti, qui montreront, par les chiffres, que son agence ne fait pas, ou ne peut pas faire, de distinction entre les chômeurs de telle ou telle commune, comme ont tendance à le penser ceux de la commune de Benbadis.