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Entretien de l'hygiène, durant la saison estivale: Un dispositif spécial «Bahia net» en appoint aux communes côtières

par Houari Saaïdia

A la clôture de son exposé, le cadre de la wilaya a proposé, sur grand écran, plusieurs slogans à mettre en relief sur le logotype du nouveau dispositif «Spécial Eté» d'appoint aux communes côtières, en matière d'entretien de l'environnement. Tous les «apophtegmes» suggérés reposaient sur le thème: «pour des plages propres». Au-delà de cet aspect générique, la pertinence de ce projet innovant est unanimement admise.

Il s'agit d'un dispositif ponctuel, centralisé au cabinet de wilaya qui a pour mission de venir, en appoint, aux communes balnéaires dans l'entretien de l'hygiène publique, tout au long de la saison estivale. Il ne fait pas chevauchement avec la «force commune» qui intervient, en appoint, au système classique de collecte des ordures ménagères. Ce sont deux mécanismes différents, le premier à caractère pérenne et le second à caractère conjoncturel, mais qui se superposent, se conjuguent et s'additionnent, en action et en impact, finalement, durant la saison estivale. La raison d'être de cet outil opérationnel, initié par le chef de l'Exécutif local, Mouloud Cherifi, et qui va, donc, faire son entrée en matière, pour la première fois, à Oran, est toute simple: la daïra d'El-Turck, avec les moyens de bord de ses quatre communes, se trouve dans l'incapacité - depuis plusieurs années déjà- de se prendre en charge, durant le rush estival, en matière de salubrité publique. Même en concentrant leurs propres forces sur le petit ruban longeant leurs plages et en reléguant au second plan, les tissus urbains, à l'arrière-fond de leurs territoires respectifs, ces collectivités n'arrivaient pas à s'en sortir. Il n'y qu'à faire un petit flash-back vers l'été 2017, avec effet ?zoom' sur la municipalité d'Aïn El-Turck, pour s'en convaincre.

L'appel è solidarite de la daïra d'Aïn El-Turck

Certes, il est fort exagéré de parler d'un scénario à la libanaise en matière de collecte des ordures ménagères, tant il n'y a pas de rapports ni dans le contexte ni dans le réel, mais on peut néanmoins, établir un constat d'énorme déficit, au regard des amas de déchets qui jonchaient, des semaines durant, à même le sol, sur la voie publique comme sur le rivage, en plein quartier et au cœur des cités. Lors d'une réunion du conseil exécutif, tenue en début d'année, présidée par le SG de wilaya et axée sur les préparatifs de la saison estivale, le chef de daïra d'Aïn El-Turck était allé dans sa tirade jusqu'à faire expressément grief aux «autres» de lever le pied durant l'été et de ne prêter aucune assistance, sous quelque forme que se soit, à la sous-préfecture d'Aïn El-Turck. «On vient, on se réunit sous l'hémicycle, on discute de préparatifs pour la saison puis on s'en va. Au coup d'envoi, on revient, on sourit, on célèbre, puis on repart. Mais en pleine épreuve, Aïn El-Turck se retrouve seule, livrée à elle-même, contre vents et marées», avait-il reproché, en émettant le vœu que cette fois-ci la situation sera différente. Qui sont les «autres» ? Si l'intervenant n'a pas cité, nommément, les instances coupables de non-assistance à collectivité locale, à ses yeux, c'est que quelque part, la liste était longue a priori. «Quand on a besoin d'eux, ils ne sont pas là», s'était-il plaint. Il n'y avait rien de subjectif, dans sa mise au point et son appel à l'aide, pour affronter un intervalle bien particulier du calendrier, dont l'intérêt et l'enjeu ne se limitent pas au périmètre communal ni de wilaya non plus, mais sont dimension nationale, est en soi un acte de gestion, à la hauteur du problème. Au demeurant, tout le monde (directeurs exécutifs, gestionnaires d'entreprises publiques et d'EPIC de wilaya, chefs de daïras, corps électoral de toute la wilaya?) devaient se sentir concernés par ce message et personne n'avait le droit de s'en soustraire.

Tout le monde doit s'y mettre

La situation peut être translatée sur les autres daïras ayant des points de chute dans le littoral-est d'Oran, même si là les paramètres sont d'un degré moins pressant et partant le niveau du dispositif d'appoint est moins important, ceci alors que le cas de la daïra de Boutlélis qui a deux plages à grande fréquentation à gérer est assez spécifique. Si, dans le fond, l'environnement se trouve être (et est) au cœur de l'action du wali, depuis son installation à la tête de la wilaya, il était, tout à fait, attendu que cet aspect polarise une attention plus accrue durant l'été, où le plan de charges se multiplie par trois ou quatre, requérant, ainsi, bien plus qu'un renforcement du mécanisme en place, un nouveau dispositif spécifique en renfort carrément. C'est justement ce qui a été fait, sous le sigle générique ?Bahia Net W.Oran', objet d'une séance de présentation, lors d'une réunion du Conseil exécutif, tenue en fin de semaine. Avec, à la clé, un redéploiement de tout un contingent d'agents communaux «qui ne foutaient rien mais percevaient des salaires, quand même», pour reprendre le wali qui a dévoilé cette «anomalie» mise à nue par l'Inspection générale de wilaya, des moyens matériels et logistiques rassemblés et un mode de fonctionnement hiérarchisé, ayant son poste de commandes, à la cellule installée au cabinet de la wilaya. Tout ce processus aurait, à vrai dire, un impact très limité, pour ne pas dire l'effet d'un emplâtre sur une jambe de bois, si en parallèle le système classique, reposant sur l'action principale et prépondérante de la commune, en matière de collecte de déchets et d'entretien du milieu, ne venait pas à suivre. Plutôt à donner la marche à suivre pour les dispositifs en appoint. Raison pour laquelle Mouloud Cherifi a mis en garde les maires, auxquels il leur a donné rendez-vous, sous peu, à la faveur de «contre-visites» qui cibleront, en premier lieu, leurs parcs communaux. Le parc d'hygiène et de nettoiement de la ville d'Oran, hébergé par l'ancien siège de la DHA, le nouveau site qui devait être mis à la disposition de l'EPIC ?Oran Propreté' à Mers El-Kébir, afin de décongestionner son QG, à Es Sénia et à l'effet d'une action de proximité plus efficiente feront, également, entre autres points, l'objet d'une contre-visite d'inspection.

Parkings version «Epic ErmesO» à barrières électroniques

Evidement, les autres aspects, liés à la saison estivale, ont eu leur part dans l'ordre du jour du briefing, à l'instar du sujet lié aux parkings dans les stations balnéaires, où l'on note cette nouveauté, cette année, consistant à la concession au profit de l'EPIC ?Ermes Oran' de deux grands parkings aux Andalouses et à Bomo-plage dans ce qu'on peut appeler un partenariat public-public où cet établissement de wilaya et la commune (El-Ançor dans le premier cas, Bousfer dans le second) vont sceller un contrat sur la base d'un partage de recettes «fifty-fifty».

Bien-sûr, comme cela a été exigé par le wali, il y aura la barrière électronique assortie de distributeur automatique de tickets pour assurer la rentabilité et surtout la bonne comptabilité, en ces lieux de stationnement, à grand flux. Interrogé, le P/APC a indiqué que le parking situé en face du Complexe touristique des Andalouses leur rapportait 360 millions/an, au temps où il était loué au privé. Montant plutôt dérisoire. La nouvelle décision d'autogestion de cet espace, sur directives du wali, sera l'occasion de démontrer qu'il y avait là une grosse «moins-value», une sous-exploitation du bien, à condition d'automatiser l'accès, là encore.

A Madagh, la solution au problème d'indisponibilité de l'eau potable, dès cet été, est que le DRE a annoncé l'alimentation de la zone, à partir d'un nouveau forage, à fort débit. Mise à niveau des postes de secours, réhabilitation des accès au bord de la mer, centres et camps de vacances, recouvrement des taxes de séjour, location de particulier à particulier, transport et circulation, animation culturelle et artistique? autant de points qui ont été également débattus.