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Constantine - Le malaise persiste à la SNTA

par A. Mallem

Le torchon brûle entre le directeur général de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA) et les syndicats de l'unité d'El-Haria, dans la daïra de Aïn Abid, une des plus grosses unités de cette entreprise puisqu'elle emploie pas moins de 900 travailleurs. Le conflit entre les deux partenaires sociaux, né du projet de partenariat qui vient de s'ébaucher entre la SNTA et la Société des tabacs algéro-émiratie (STAEM) qui possède une unité de production des cigarettes de marques étrangères dans cette zone industrielle, est en train d'être porté en justice par les représentants syndicaux qui se considèrent insultés et diffamés par le DG. La colère des membres de la section syndicale de cette unité résulte de l'initiative prise par le DG de s'adresser directement au collectif des travailleurs de l'unité à travers une missive dans laquelle il s'attaque nommément à eux condamnant ce qu'il a appelé « les incitations à la rébellion des travailleurs contre la direction de l'entreprise » et accusant directement « ces syndicalistes de l'Est » de chercher à « priver les travailleurs des bénéfices des projets initiés par la direction générale « avec le partenaire émirati. Car ces projets, affirme le DG dans sa lettre, engagés avec le partenaire émirati ne veulent nullement dire la privatisation de l'entreprise, mais ils découle directement des décisions prises par les autorités supérieures du pays et mises en application par le conseil de participation de l'Etat dans le but d'insuffler une nouvelle dynamique à l'activité de la SNTA en la dotant de moyens considérables pour qu'elle soit plus compétitive et en adoptant les principes organisationnels d'une gestion moderne ».

Et de déclarer que ce « projet de partenariat a abouti à la création d'une société unitaire des tabacs » faisant ainsi allusion au contrat conclu avec la STAEM dans le secteur commercial de la SNTA. Aussi, selon le DG, ce partenariat a donné ses fruits en « augmentant la productivité de l'entreprise à 5% par rapport aux résultats commerciaux des années passées ». Dans sa lettre aux travailleurs, le DG a assuré les travailleurs de la continuité des relations de travail en vigueur dans l'entreprise et a poursuivi en accusant « les aventuriers qui poussent au suicide de l'outil de production d'utiliser le mensonge pour tromper les travailleurs ». Et enfin il a qualifié leur action de « comportements irresponsables qui ne sont conformes à aucune logique ». Et le DG de conclure, dans son message, par l'engagement de conserver l'activité et la production en veillant à la pérennité des postes de travail.

Les membres de la section syndicale de l'unité d'El-Haria qui nous ont contactés, hier, en nous faisant part du contenu de la lettre du directeur général, se sont élevés contre ce qu'ils considèrent comme « des accusations graves portées contre les représentants légaux des travailleurs, de la diffamation ». Et plus grave encore, ont-ils ajouté, « le DG cherche, à travers les arguments fallacieux qu'il a avancés dans sa missive, à provoquer la fitna, autrement dit, à diviser les travailleurs et à les dresser contre leurs représentants selon le vieux principe de diviser pour régner. Mais c'est cousu de fil blanc car les travailleurs qui sont bien conscients de l'enjeu que représentent ces projets de partenariat ne marchent pas dans cette combine et ils nous ont assurés de leur soutien indéfectible. Et le plus important est qu'ils ont compris cette démarche qu'ils considèrent comme une privatisation déguisée. Quant à nous, nous ont affirmé nos interlocuteurs, nous venons de constituer un avocat pour attaquer en justice l'auteur de ces attaques injurieuses envers nous que nous allons ester en justice dès la semaine prochaine », ont-ils assuré catégoriques.