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Tribunal criminel d'appel: 3 ans de prison pour blessures ayant entraîné un handicap

par M. Nadir

Le tribunal criminel d'appel d'Oran a confirmé, mardi dernier, la condamnation à trois ans de prison prononcée en première instance contre B. Kada, coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné un handicap permanent sur la personne du jeune J. El Hadj. Les faits de cette affaire (Q.O du 3/12/2017) remontent à août 2016 lorsqu'une altercation a éclaté entre B. Kada, 36 ans, et J. El Hadj, la vingtaine, deux voisins de Plateau St-Michel, qui a fini par l'évacuation du plus jeune aux urgences de l'hôpital où il a été soigné pour des blessures, faites au couteau, à la main et au genou. Après avoir été opérée, la victime s'en est sortie avec 60 jours d'incapacité et une mutilation de la main gauche qui a entraîné un handicap permanent.

Selon la victime, son agresseur l'a pris en traître, le frappant avec un couteau de boucher, parce qu'il lui a demandé d'arrêter de proférer des grossièretés dans le voisinage. L'accusé, lui, a rétorqué avoir été agressé par la victime avec l'aide de son frère et ses amis : «C'est vrai que j'ai eu une altercation avec lui mais il s'est attaqué à moi avec l'aide de son frère et leurs amis. C'est là où j'ai vu rouge. Je suis rentré chez moi chercher n'importe quelle arme et je suis revenu avec le couteau mais je ne l'ai pas pris en traitre, par derrière comme il le prétend», a-t-il déclaré au tribunal en exprimant ses regrets de s'être laissé emporté de la sorte : «Mais il a insulté ma mère et cela, je n'ai pas pu l'accepter.», a-t-il répété à la cour d'appel.

L'avocat de la partie plaignante a insisté sur les conséquences, irréversibles et lourdes, entraînées par les coups de couteau sur son client : «Il est devenu une charge pour une famille dont il est l'aîné», a-t-il notamment affirmé.

Se basant sur les aveux de l'accusé et le handicap de la victime, le représentant du ministère public a laconiquement requis la peine de dix années de réclusion criminelle.

Comme lors du premier procès, l'avocat de la défense a remis en cause l'importance de l'infirmité du plaignant qui, a-t-il affirmé, peut conduire une moto et une voiture. «La vérité est que mon client a aidé la victime à trouver du travail dans une école. Mais lorsqu'il en a été congédié, il s'est mis en tête que Kada était derrière ce licenciement. Alors, il s'en est pris à lui !», a avancé l'avocat en insistant sur le fait que son client «n'est pas un criminel». Il demandera les plus larges circonstances atténuantes en indiquant avoir fait appel de la sentence du tribunal criminel «parce que l'affaire ne mérite pas trois ans, aucune pièce ne prouvant, par ailleurs, que le coup donné par mon client ait causé le handicap».

A l'issue des délibérations, le tribunal d'appel confirmera le verdict prononcé en première instance, à savoir trois ans de prison assorti d'un million de dinars au titre de dédommagement.