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Pour réduire la facture d'importation de carburants: Sonatrach raffinera son pétrole brut en Italie

par M. Nadir

Pour réduire sa facture d'importation de carburants, Sonatrach raffinera, désormais, elle-même, une partie de son pétrole brut en Italie. C'est ce qu'a annoncé, hier, son P-DG M. Ould Kaddour, en indiquant que la compagnie nationale a signé lundi, un contrat de processing avec une raffinerie pétrolière italienne, autorisant le groupe algérien à transformer lui-même, en terre italienne, une partie du pétrole brut algérien en carburants.

M. Ould Kaddour, qui s'exprimait lors d'un point de presse, en marge de sa visite à Tiguentourine (Illizi) - dont le complexe gazier avait été le théâtre d'une attaque terroriste, un 16 janvier 2013- a expliqué que Sonatrach allait louer les équipements du raffineur italien afin de transformer, sur place le pétrole brut, ce qui permettra à l'Algérie de récupérer les carburants à un prix moins cher et de réduire, un tant soit peu, la facture d'importation évaluée à 2 milliards de dollars par an. Pour répondre aux besoins nationaux en carburants et produits dérivés, estimés à 15 millions de tonnes annuelles, l'Algérie, qui n'en produit que 11,5 tonnes/an, avait, pour rappel, lancé une programme consistant en la réhabilitation d'anciennes raffineries, comme celles d'Arzew, Alger ou Skikda, et la réalisation de 2 nouvelles infrastructures à Hassi Messaoud et Tiaret.

Raffinage de 45 millions de tonnes/an à l'horizon 2021

Après des travaux de réhabilitation, pour un coût annoncé de 4,5 milliards de dollars, la raffinerie d'Arzew qui traitait 2,5 millions de tonnes/an de pétrole brut saharien et 280.000 tonnes de pétrole importé, a augmenté sa capacité à 3,8 millions de tonnes/an. La raffinerie de condensat de Skikda, qui traitait 5 millions de tonnes/an et 20.000 tonnes de bitumes, prend en charge, aujourd'hui, 980.000 tonnes de gasoil, 550.000 tonnes de fuel et 490.000 tonnes d'essence normale ainsi que 120.000 tonnes de bitumes. Le méga-train GPL voisin - dont la réalisation a coûté 2,9 milliards de dollars- produit près de 5 millions de tonnes et aspire à augmenter les capacités de traitement de gaz de Sonatrach. Une fois remise, en service, en décembre 2018, la raffinerie d'Alger devrait relever sa production, en gasoil de 737.000 tonnes/an à 1,18 million de tonnes/an. Sa capacité de production de l'essence ?super' devrait doubler et les capacités de stockage de carburants devraient, sérieusement, augmenter. Quant aux nouvelles raffineries, les travaux de réalisation de celle de Hassi Messaoud devraient être lancés courant 2018, alors que l'appel d'offres pour la raffinerie de Tiaret sera lancé dans les prochains mois. Selon les prévisions, les capacités globales de raffinage de l'Algérie devraient atteindre 45 millions de tonnes/an, à l'horizon 2021, ce qui permettra l'exportation des carburants et produits dérivés.

Tiguentourine retrouve ses capacités d'avant l'attentat terroriste

Concernant le complexe gazier de Tiguentourine, le directeur de l'Association Sonatrach-British Petroleum (Grande-Bretagne) et Statoil (Norvège), M. Salim Djettou, a affirmé que sa production a augmenté à 8,8 milliards de m³, en 2017, avec une moyenne quotidienne de 22 à 23 millions m³/jour. Cinq ans après l'attentat terroriste, ce complexe gazier a ainsi presque atteint les 9 milliards de m³ de gaz/an qu'il produisait avant l'attaque. En décembre dernier, à l'occasion de la signature d'un avenant au contrat gazier d'In Amenas, afin d'accroître les réserves du périmètre d'In Amenas, situé dans le bassin d'Illizi, Sonatrach, BP et Statoil avaient ainsi convenu d'une mise en œuvre d'un programme d'investissement supplémentaire pour un montant supérieur à 500 millions de dollars, afin de porter les réserves gazières, en question, à 11 milliards de m³/an. Ce programme d'investissement permettra de maintenir un niveau de production commerciale du gisement de Tiguentourine, au-delà de 2035.

Depuis la signature du contrat initial, en 1998, et la première mise en production, en 2006, un centre de traitement principal composé de 3 trains, une station de compression du gaz produit comprenant 3 turbocompresseurs ont été réalisés et 63 puits forés.