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Constantine - Bureaux d'études: Le Comité local de l'Ordre des architectes dénonce un «monopole»

par A. Mallem

Prenant au vol les récentes déclarations du ministre de l'Habitat qui avait dénoncé, ouvertement et devant la presse nationale, le monopole exercé sur les marchés publics par des bureaux d'études, le Comité local de l'Ordre des architectes (CLOA) de Constantine s'est réuni, à la fin de la semaine, et a dénoncé, à son tour, cette méthode. A ce titre, M. Miloud Benzerda, président du CLOA de Constantine, nous a expliqué, hier, la situation qui prévaut, actuellement, dans ce domaine.

Ce dernier a indiqué que les entreprises publiques favorisent des bureaux d'études auxquels ils attribuent les marchés sans passer par les concours, marginalisant ainsi la grande masse des architectes. «Le ministre, a précisé notre interlocuteur, a bien condamné cette méthode en affirmant que tout le monde doit travailler. Notre bureau de Constantine approuve et appuie, sans réserves, cette déclaration du ministre et nous dénonçons de notre côté les entreprises qui préfèrent travailler avec des secteurs étatiques bien déterminés. Ce qui fait que quelques bureaux d'études seulement, et toujours les mêmes, détiennent le monopole des marchés lancés dans ce secteur ».

Il ajoutera, au-delà de cette méthode qui prive la masse des architectes du droit au travail, il y a cette autre méthode qui constitue, en elle-même, un monopole, c'est celle qu'on appelle « études d'adaptation». Soulignant que «nous avons, à Constantine, des exemples de ce genre d'études qui ont été lancées. Ces «études d'adaptation» consistent en des appels faits en direction de ces architectes qu'on veut favoriser lorsqu'on est obligé de lancer un concours, en étude et réalisation pour un projet donné». «Une pratique qui fait que l'entreprise, maître de l'œuvre, incite des bureaux d'études qui ont déjà une étude toute faite et réalisée, à participer au concours avec cette étude.

Et ceux qui n'ont pas d'étude réalisée sont exclus de ce concours. Ce qui nous amène à voir, par exemple, qu'une étude qui a été faite, en 2004, dans une wilaya peut être reconduite et que le type et le style architectural de la réalisation faite (un lycée par exemple) est copié dans une autre. Et on abouti à une architecture identique ». Or, a expliqué le président du CLOA de Constantine, cela constitue, en quelque sorte, la porte fermée à la compétition pour la création et la créativité, facteurs qui font que ce serait la meilleure œuvre créative et originale qui va émerger du concours, et non une pâle copie architecturale, sans originalité, sans intelligence, des constructions publiques qu'on peut voir à travers les régions du pays.

« Notre comité a dénoncé ces méthodes anti-démocratiques, a déclaré M. Benzerda, et a demandé à ce que le concours ouvert et transparent soit la règle au sein des entreprises, quand il s'agit de lancer des marchés à réaliser. Nous ne dérogerons pas à ce principe et nous continuerons à nous battre pour qu'il soit respecté par toutes les entreprises publiques», a indiqué notre interlocuteur.