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Le directeur de l'éducation fait le point: L'échec scolaire, la surcharge, la violence?

par J. Boukraa

Depuis les années 90, l'Algérie s'est engagée sur la voie de la mondialisation et différentes réformes ont été mises sur pied. Tous les secteurs ont été touchés par ces réformes. Le secteur de l'éducation n'est pas du reste. Un secteur qui ne peut que constituer le fondement de ces changements. Dans la wilaya d'Oran, qui compte 787 établissements scolaires tous cycles confondus, la direction de l'éducation a enregistré pour l'année scolaire 2017/2018, un total de 342.464 élèves répartis comme suit : 184.262 élèves dans 538 écoles primaires, 111.733 collégiens répartis sur 169 établissements d'enseignement moyen et 46.469 élèves répartis sur 80 lycées. Le secteur a été aussi renforcé ce mois par l'ouverture d'un lycée à Aïn El Karma dans la daïra de Boutlélis et deux écoles primaires à Es-Sénia et au niveau du pôle de Belgaïd, selon la cellule de communication de la direction de l'éducation. La wilaya a aussi bénéficié de la réalisation d'autres établissements. Pour un large aperçu du secteur à Oran, nous avons pris contact avec le directeur de l'éducation, M. Slimani Arezki, qui a indiqué que son secteur avait prévu de réceptionner à la fin de l'année 2017 quelques infrastructures scolaires, mais certains retards ont entravé la réception de tous le programme. Toutefois, le même responsable a indiqué que son secteur a pu ouvrir un lycée en novembre dernier, à Sidi Chahmi, qui en avait grand besoin. « Nous avons aussi proposé au ministère la création de deux nouveaux lycées à Chehaïria (Béthioua) et à Aïn El Kerma (NDLR : celui d'Aïn El Kerma a été ouvert ce mois). Pour ce qui est de la surcharge, le directeur de l'éducation a assuré que « la situation n'est pas très dramatique à Oran. Le problème se pose quand il y a des élèves qu'on doit placer dans des zones touchées par les opérations de relogement comme Gdyel, Oued Tlélat, Belgaïd, et que les réalisations des infrastructures scolaires ne suivent pas. On réceptionne les logements avant les écoles », a-t-il souligné. Avant d'ajouter que « le wali a donné des instructions fermes pour accorder la priorité à ces zones afin d'accélérer la réalisation des infrastructures scolaires ». Abordant le problème du manque d'agents d'entretien et de nettoiement dans certains établissements scolaires, en particulier les écoles primaires, M. Slimani a tenu à souligner « que ce problème ne se pose pas au niveau des lycées et des CEM. D'ailleurs, on a organisé récemment un concours pour le recrutement de plus de 200 ouvriers professionnels niveau 1 ». Il a ajouté que «mis à part l'encadrement pédagogique et administratif, son département ne gère pas le volet inhérent à l'entretien, l'hygiène, etc., dans les écoles primaires ». Concernant l'implication des parents d'élèves qui proposent de cotiser et payer eux-mêmes les femmes de ménage, M. Slimani a affirmé que « l'Education nationale ne refuse pas d'impliquer les parents, mais il faut que les choses soient normalisées. On va faire une réunion avec les APC pour étudier ce point et essayer de trouver des solutions ». La violence et l'échec scolaire ont été aussi abordés avec le même responsable. Pour notre interlocuteur, « le phénomène de la violence est en régression à Oran, mais il y a toujours des cas à travers quelques établissements. Plusieurs mesures ont été prises pour y faire face, comme la sensibilisation de tout le personnel, en particulier les enseignants. Aussi, dans notre projet de wilaya, on prévoit de multiplier les activités sportives et culturelles pour permettre aux élèves de se dépenser dans des choses positives. On a aussi des conseillers scolaires qui passent régulièrement dans les établissements pour la sensibilisation ». Pour la déperdition scolaire, M. Slimani a tenu à préciser que la situation est relative : «On ne peut pas qualifier d'échec tous ceux qui sont sortis du système éducatif. Un élève qui intègre un centre de formation n'a pas échoué. Chaque fin d'année scolaire, nos services communiquent à la direction de la formation une liste nominative des élèves qui sont orientés vers la formation. Ces derniers sont par la suite convoqués pour s'inscrire dans les CFPA. Aussi, durant l'année scolaire, on organise des journées de sensibilisation et même des visites au niveau des CFPA». Le même responsable a souligné que les examens de rattrapage destinés aux élèves ayant une moyenne entre 9 et 9,99 permettent à beaucoup de passer en classe supérieure.