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Une victoire mais encore des déchets

par Adjal Lahouari

  Un entraîneur qui gagne a toujours raison, a-t-on coutume de dire à propos des bons résultats, et cela depuis la nuit des temps. Il y a quelques jours, nous avions mis l'accent sur le commencement du chantier qui attend le staff technique. Tous les publics du monde, de n'importe quel continent, adorent les victoires de leurs équipes représentatives. C'est logique et humain, étant donné l'importance du sport-roi au sein de la société de ce vingt et unième siècle. Mardi soir, l'équipe nationale a mis fin au signe indien qui lui collait à la peau depuis un certain temps. Face au Nigeria, une réaction a été enregistrée, avec la volonté affichée par les joueurs d'aller chercher la victoire face à une équipe solide. Or, cette dernière vient de battre l'Argentine par un score flatteur. C'était l'occasion pour Madjer de signaler que les Nigérians ont été tenus en échec par l'équipe d'Algérie. A notre sens, il faut faire la part des choses. Au stade Hamlaoui, le coach allemand Gernoth Rohr a présenté une formation rajeunie, tandis que contre les Argentins, il a aligné son équipe-type avant-hier en match amical. Et puis, l'Argentine sans Messi, c'est une autre histoire, la Céleste étant privée de son inspirateur et buteur. Ceci pour dire que, si cette victoire est bonne à prendre pour des Verts angoissés par leur série de contre-performances, elle doit être replacée dans son juste contexte. La RCA n'est pas le Nigeria, loin de là, comme l'atteste son classement FIFA. Et puis, même face à cet adversaire modeste, les Verts ont éprouvé moult difficultés à s'imposer. Pour ce qui concerne le choix des joueurs et leur utilisation, il y a encore des remarques à faire. Certes, la défense n'a pas encaissé de but, mais les observateurs sont irrités par ce jeu latéral à l'excès, notamment par la paire centrale Mandi-Cadamuro, ces joueurs ayant certainement touché le ballon beaucoup plus que certains de leurs coéquipiers. A l'inverse du match face au Nigeria, il n'y a pas eu ce pressing haut qui aurait permis une bonne relance. Pourquoi ? Parce que le milieu n'était pas composé par des joueurs spécialisés dans cette zone. En effet, Ferhat est un joueur de percussion très utile lorsqu'il évolue à droite. La seule fois où il a attaqué à partir de cette position, il a créé une superbe occasion de but. Mahrez et Brahimi sont rentrés dans l'axe, et notamment Brahimi qui s'est occupé de remonter le ballon transmis par les défenseurs. En somme, il y avait un «vide» entre la défense et le secteur offensif auquel, les latéraux Arous et surtout Abdellaoui ont tenté de prêter main forte à certains moments. Par ailleurs,

Madjer a trouvé que «l'équipe nationale a joué avec élégance». Cet avis est pour le moins excessif lorsqu'on prend en considération les déchets relevés tout au long de cette rencontre, et notamment dans la transmission du ballon et les mauvais contrôles, même de la part de techniciens avérés comme Mahrez, par exemple. Alors qu'auparavant, la défense de l'équipe nationale était mise à l'index, cette fois, c'est le milieu que Madjer doit revoir dans sa composante, par l'incorporation de joueurs plus aptes dans ce secteur névralgique. Quant à l'attaque, Mahrez et Brahimi doivent jouer sur les côtés, là où ils sont les plus performants. Il y a tout de même des satisfactions avec Abdellaoui, Salhi, Medjani, Djabou et Bounedjah, ce dernier malgré le temps réduit que lui a accordé le coach. Pour sa part, le gardien du CRB a soigné sa relance à la main, contrairement à Chaouchi qui préfère les longs dégagements au bénéfice de l'adversaire. De son côté, si Djabou venait à être investi d'un rôle de meneur de jeu dans l'axe, ce serait tout bénéfice pour le jeu de l'EN. Ceci dit, il faut reconnaître que la tâche de Madjer est ardue. D'une part, le public exige des résultats immédiats alors qu'il est en pleine reconstruction d'une équipe nationale avec des essais à effectuer et des egos à ménager. Pour cela, nous estimons qu'il doit bénéficier du temps voulu pour que cette entreprise ait des chances d'être couronnée de succès. Après tout, Gourcuff a eu presque deux années pour mettre en place son projet de jeu.