Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Bruno Le Maire: «Nous avons ensemble des destins à construire»

par G. O.

«Cher Abdelkader, cher Youcef, je suis très heureux d'être à Alger et c'est avec une certaine émotion que j'assiste à cette réunion et que je fais ce déplacement, je n'oublie pas que mon grand-père est né ici, à Alger en 1898,» a répété par deux fois, Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances.

«C'est un peu plus d'un siècle,» dit-il à propos de ce rappel historique qui le laisse avouer que «c'est certainement avec de l'émotion que je découvre un pays et une ville auxquels je suis lié par des liens familiaux extraordinairement profonds.»

Le Maire semble narguer certains de ses prédécesseurs en soulignant que «à mes yeux, que certains le veuillent ou non, les destins du peuple algérien et du peuple français sont étroitement liés par l'histoire, par la mémoire, par nos projets d'avenir.» Il affirme, alors, que «je crois que nous avons ensemble des destins à construire au service des générations à venir, de cette jeunesse algérienne, de cette jeunesse française qui travailleront, ensemble, dans les années qui viennent (?).

Les propos sont destinés aux Algériens mais aussi à des responsables français dont les propos n'ont agréé ni les Français encore moins les Algériens.

Ce sont, à n'en pas douter et en particulier, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Valls. Les Autorités algériennes le disent clairement et ont toujours mis en évidence ces moments où les relations entre les deux pays ont vacillé à cause de propos maladroits, discourtois, malvenus de certaines personnalités.» Alger veut que la France admette des vérités historiques et ce, pour «faciliter le traitement et le règlement des dossiers mémoriels,» disent des responsables. Ils en citeront en priorité «la restitution des crânes des résistants, l'indemnisation des victimes des essais nucléaires dans le Sud algérien, les Archives de guerre d'Algérie.»

Les deux chefs de la diplomatie algérienne et française ont eu hier, dans l'après-midi, des entretiens dans le cadre de la 3èmesession du Dialogue Stratégique. Ils ont abordé, ensemble, (avec des délégations élargies aux responsables d'institutions sécuritaires) la situation sécuritaire en Syrie et en Irak, les défaites de Daech, le retour des combattants terroristes étrangers dans leur pays d'origine, la crise au Sahel et en Libye, le Sahara Occidental.