Le sélectionneur national, Rabah Madjer, a dévoilé sa stratégie qui consiste à bâtir une équipe conquérante en Afrique, affirmant que sa priorité va vers l'Afrique où l'Algérie doit s'imposer. Madjer qui a animé une conférence de presse au centre technique du Sidi Moussa à la veille du match Algérie-Nigeria (6e journée pour les qualifications au Mondial-2018), a insisté sur le renouvellement au sein de l'équipe nationale qui doit se tourner beaucoup plus vers l'Afrique. A cet effet, il a affirmé que son objectif, c'est la CAN-2019. «Ne me parlez pas du Mondial-2022, ma priorité c'est la CAN-2019 au Cameroun», a affirmé Madjer, expliquant le grand chantier qui l'attend pour entamer le renouvellement en sélection qui interviendra après le match amical contre la République centrafricaine, le 14 novembre au stade du 5-Juillet à Alger.

Après ce match, Madjer et ses adjoints assisteront à plusieurs rencontres de championnat en Algérie pour repérer les joueurs qui répondent au profil recherché. Il a expliqué que l'équipe nationale a besoin de joueurs qui gagnent les duels aussi bien en Algérie qu'en Afrique, précisant que l'Algérie doit apprendre à gagner en dehors de ses bases et s'imposer sur les terrains africains. En termes plus clairs, Madjer se fixe l'objectif de remporter la CAN-2019. Son insistance sur l'Afrique dévoile les grandes lignes de sa stratégie. Dans ce sens, Madjer a expliqué que les changements vont intervenir de manière progressive, avec l'éviction de certains joueurs et la promotion d'autres plus jeunes et avides de victoires. Des stages de regroupement réguliers seront ainsi programmés en Algérie ponctués de matches amicaux contre des clubs ou des équipes africaines. Madjer a encore précisé que les sparring-partners de l'Algérie doivent être des Africains et les stages de préparation en dehors du pays doivent s'effectuer en Afrique et pas en Europe, a-t-il dit.

Au cours de cette conférence de presse, Madjer a été amené une nouvelle fois à apporter des réponses à des questions concernant les joueurs absents ou évincés. Avec un langage diplomatique, Madjer a fait savoir que les joueurs écartés, comme M'Bolhi, Feghouli, Boudebouz, Taider et tant d'autres, figurent sur une liste élargie, établie par le staff technique de l'équipe nationale. «Je suis un rassembleur et pas un ingrat. Pour moi, chaque joueur ayant déjà fait un passage en sélection est susceptible de revenir en force et de réintégrer le groupe», a précisé Madjer. Dans le même sens, il a cité le cas du gardien de but du MC Alger, Fawzi Chaouchi, qu'il vient de rappeler en sélection. Madjer qui a parlé avec les sentiments, a rappelé que ce gardien de but était considéré comme un «héros à Oumdermane (Soudan)», regrettant qu'il soit évincé de l'équipe nationale.

Sur un autre registre, Madjer s'est emporté quand il a évoqué ceux qui le critiquent sur les plateaux de télévision, notamment des journalistes qui, a-t-il dit, ont «porté atteinte à (sa) dignité». «Pourquoi ils s'attaquent à moi et m'insultent. Veulent-ils régler leurs comptes avec moi?», s'est-il interrogé, révélant avoir refusé d'accorder des interviews à ceux qui s'attaquent à lui, ce qui a provoqué des réactions au sein de la salle de conférence. Un sujet que Madjer aurait dû éviter et ne se consacrer qu'à sa mission à la tête de l'équipe nationale.