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Session APW: Un budget de 577 milliards pour 2018 et le patrimoine de la wilaya dans le collimateur

par Houari Saaïdia

  Preuve, si besoin en est, que l'environnement est, sans conteste, au centre d'intérêt du wali, celui-ci a abordé ce thème sous la forme d'un bilan synthétique, dès sa prise de parole en plénière. Evoqué au préambule, ce chapitre cher au nouveau «chef» de wilaya a devancé, dans l'ordre d'agencement des idées, la visite du Premier ministre, le BP 2018 et bien d'autres dossiers principaux ou annexes de l'ordre du jour.

«C'est le baromètre du degré de prise en charge par l'Etat de la chose liée au service public», a-t-il justifié à la clôture de la parenthèse, à propos de l'entretien de l'hygiène du milieu. Le premier chiffre livré à l'assistance par Mouloud Cherifi, à l'occasion de la 3ème session APW 2017 et sa 2ème session «personnelle», sous la coupole de l'hémicycle d'Oran, ne concernait pas le budget primitif de l'exercice prochain ni le «bilan» d'après-visite de Ahmed Ouyahia, qu'Oran a pu en tirer à son propre profit. Il avait trait à la prise en charge de l'environnement public. A savoir : 32 opérations de nettoyage menées depuis le lancement du plan d'action y afférent, mis au point sous ses directives et exécuté sous sa supervision.

Auxquelles, il faut ajouter 9 opérations de grande ampleur, organisées, tous les week-ends. Avec comme bilan de deux mois de besogne : plus de 4.100 sacs-poubelle évacués, 22.600 tonnes de débris solides et 15.500 tonnes de déchets résultant des actions de désherbage, ébranchage et élagage. Forcément, et par effet de ricochet, le wali a enchaîné par les thèmes de la lutte contre les constructions illicites et les atteintes au foncier agricole, même s'il a, plutôt, caressé ces deux problématiques, avant d'ouvrir un petite fenêtre sur le dossier ?logement', en annonçant que 5.700 unités seront distribuées avant la fin de l'année, dont 3.500 de type LPL, 1.500 de formule location-vente (AADL) et 1.500 de type LPA.

L'Environnement avant tout

A priori, le wali ne voulait pas, à l'origine, revenir sur la récente visite du Premier ministre, au Complexe pétrochimique d'Arzew, sauf peut-être rien que pour rappeler succinctement cet évènement lorsqu'il devait passer en revue des éphémérides les plus importantes sur la scène politique et économique nationale et locale, mais il s'est vu «contraint» à le faire pour aller dans le sens de plus d'informations après que le président de l'APW ait donné quelques échos sur les retombées de cette visite, médiatisée «a minima», dans son allocution d'ouverture de l'audience. Ainsi, on comprendra par recoupements de récits que le wali d'Oran, ne voulant sans doute pas rater cette opportunité en or, n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour tirer le plus possible du chef du gouvernement et du staff exécutif qui l'accompagnait au compte de «sa» collectivité. Il a eu presque la moitié de ce qu'il espérait avoir. Ce qui n'est pas du tout mal, en ces temps de vaches maigres.

Les acquis obtenus presque à l'arraché sont précieux et tout aussi inespérés d'autant plus que le caractère, assez particulier, du déplacement de Ouyahia au pôle pétrolier d'Arzew, poumon de l'Economie nationale, ne s'y prêtait pas ou peu avec les sollicitations de fonds. Bref, sur trois nouvelles STEP sollicitées pour faire face au problème pressant des eaux usées (Oran ne traite actuellement que 40% de ses 260.000 m³ d'eaux usées) le gouverneur d'Oran a obtenu une, plus un nouveau programme de RHP dont la consistance (prévue) n'a pas été divulguée et un autre pour la réhabilitation du vieux bâti.

Visite de Ouyahia à arzew : l'opportunisme «positif» du wali

Ceci sans parler des autres crédits qu'il a pu gratter par-ci par-là, sous forme de nouveaux programmes à inscrire ou d'avenants budgétaires pour des projets en cours, dont une bonne part, auprès de son prédécesseur, Abdelghani Zâalane, actuellement ministre des Transports et des Travaux publics. Au débat ayant suivi la présentation du PB 2018, et lors de répliques aux élus de l'APW, on retiendra, en premier lieu, la déclaration du wali, relative à «la mise en place d'une commission chargée du recensement exhaustif du sommier de consistance de la wilaya, en vue de sa mise à jour, dans l'objectif d'améliorer les recettes générées par cette ressource patrimoniale, qui produit, actuellement, un montant dérisoire de 17 millions de DA». «Là, vous me donnez l'occasion et le mobile supplémentaire pour faire savoir que la première mission dont j'ai chargé le nouveau DAL, dès son installation était justement d'ouvrir le dossier patrimoine de wilaya et de diligenter, le cas échéant, des enquêtes pour faire toute la lumière sur les tenants et les aboutissants», a-t-il ajouté. Autre déclaration «forte», même si celle-ci est intervenue dans un autre contexte, à propos d'un autre sujet, celui qu'on pourrait qualifier de politique de «favoritisme, pistonnage et passe-droit» dans l'inscription des projets PCD par les APC : «On sera, toujours, là pour faire le recadrage et l'équilibre? Je suis le premier flic de la wilaya. Je suis au courant de tout !». Le BP 2018 adopté, hier, par l'organe délibérant de la wilaya, l'APW, s'élève à 577 milliards de centimes. La section équipement-investissement est dotée d'une enveloppe budgétaire de 300,6 milliards, soit 54%. La section fonctionnement-gestion, quant à elle, est dotée d'un montant de 279 milliards. Par ressources financières, le produit de la fiscalité représente le gros, avec 472 milliards, les ressources propres de la wilaya sont de l'ordre de 1,7 milliard (seulement), le budget alloué à la garde-communale s'élève à 40 milliards, le FCCL quelque 64 milliards, plus divers crédits d'un montant global presque négligeable.