Le
moment est bien choisi par la Coordination nationale des proviseurs de lycées
pour montrer ses muscles et faire pression sur la tutelle afin de satisfaire
ses vieilles revendications socioprofessionnelles. A la fin de l'année
scolaire, période sensible, synonyme pour ces fonctionnaires de grandes
activités pour assurer la continuité du travail administratif d'une part, et
d'autre part préparer la prochaine rentrée scolaire 2017/2018, les
syndicalistes de la Coordination nationale des proviseurs de lycées, affiliés à
la SNTE, font planer la menace de paralyser tout le système administratif de
base du cycle secondaire. A l'issue d'une assemblée générale tenue au siège de
la Coordination nationale (Alger), et après lecture des procès
verbaux des assemblées de wilayas, les syndicalistes ont exprimé leur
indignation face à l'injustice pratiquée par la tutelle à l'encontre des
proviseurs de lycées. Et devant l'absence de signes
annonciateurs d'une amélioration de la situation, il a été décidé lors de cette
assemblée tenue le 2 juillet, selon un communiqué signé par le Coordinateur
national, F. Boulamaache, de « boycotter toutes les
activités administratives et la rentrée scolaire 2017/2018, et ce en
collaboration avec l'inter coordination des travailleurs de l'éducation et les
économes, ainsi que d'autres actions de protestation, dont le refus de la
réquisition administrative dès la prochaine rentrée scolaire, ne pas assurer la
permanence durant les vacances d'été, estimant que cela touche au congé
réglementaire de 30 jours garanti pour tout travailleur et la proposition d'un
sit-in national devant le siège du ministère de tutelle immédiatement après la
fin des vacances scolaires d'été. Un appel a été lancé dans ce sens aux
proviseurs, ainsi que tous les travailleurs du secteur victimes des « exactions
» du décret exécutif 240?12, pour s'unir autour de la coordination et « exiger
avec force la satisfaction des revendications socioprofessionnelles fondées et
légitimes, et mettre un terme à la politique de rafistolage adoptée par le
ministère de tutelle ». Il faut relever dans ce contexte que la contestation
dans les rangs des proviseurs de lycées remonte à quelques années. En 2012,
déjà, les proviseurs des lycées ont demandé l'amendement du statut particulier
des travailleurs du secteur, jugé « défavorable » et « ne répondant pas aux
attentes des travailleurs du secteur ». Exigeant essentiellement dans ce sens
des aménagements sur le plan de la promotion et la classification. « Un
enseignant-formateur est mieux considéré ou mieux payé que le proviseur, alors
que les premiers sont surveillés par les seconds et n'ont aucune responsabilité
sur le dos ! », s'indigne-t-on. Non sans affirmer qu' « aujourd'hui, aucun
enseignant formateur ne se risquerait à occuper le poste de proviseur à cause
de ce dysfonctionnement du statut particulier qui bouscule gravement la
hiérarchie ». Notons également que la ministre était disposée à revoir certains
articles du statut particulier des travailleurs du secteur, en estimant qu'il
fallait aller vers des amendements d'une manière sereine pour éviter les
erreurs qui se sont produites. Mais, depuis le temps, rien n'est venu conforter
cette disponibilité, peut-être à cause d'autres dossiers qui n'ont pas manqué
de surgir sur la scène et qu'il fallait traiter en urgence. Enfin, il semble
qu'il y a là matière urgente, une autre, à gérer.