Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Noyade accidentelle ou crime maquillé: L'affaire Houssem entre les mains de la justice

par Moncef Wafi

  L'affaire Houssem Belkacemi vient juste de démarrer avec la découverte de son corps, en milieu de journée de ce samedi, au bord d'une grande flaque d'eau dans la forêt de Sidi Slimane, entre Bou Ismail et Khemisti, (wilaya de Tipasa). L'enfant avait été retrouvé par les gendarmes non loin de son domicile familial, suite à un appel reçu sur le numéro vert de la Protection civile. Le garçon de huit ans, rappelons-le, avait disparu mystérieusement du domicile familial situé à la cité des Neufs Martyrs à Bou-Ismail, depuis mercredi dernier. Les résultats préliminaires de l'autopsie pratiquée par le médecin légiste de l'hôpital de Douéra, à Alger, ont démontré que l'enfant était mort noyé dans la mare d'eau où son corps a été retrouvé. L'enquête judiciaire, qui se poursuit toujours, devra dire s'il s'agit d'une noyade accidentelle ou d'un crime maquillé en accident. Selon les premières constatations du médecin légiste rapportées par l'APS, le corps ne porte aucune trace de violence physique. Par ailleurs, l'autopsie a révélé que la mort remonte à trois jours, en attendant les résultats définitifs du rapport du médecin légiste.

Sitôt la disparition de Houssem signalée, une enquête avait été ouverte et les investigations ont mené les enquêteurs sur les traces de trois présumés suspects dont le propre demi-frère de l'enfant et deux de ses amis. L'alibi pourrait être lié à un conflit d'ordre financier.

Si la mort est a priori due à la noyade, tout pense à croire, toutes proportions gardées, qu'il s'agirait d'un crime puisque les affaires de Houssem n'ont pas été retrouvés aux alentours de la mare. En effet, les équipes de la Gendarmerie nationale poursuivent toujours les recherches en vue de récupérer la chemise et les chaussures de la victime. Un véhicule, en lien avec l'affaire, avait été également saisi, vendredi dernier, dans un garage près du domicile familial grâce à la brigade cynotechnique qui a eu recours aux vêtements de l'enfant.

Evoquant cette affaire, Tayeb Louh, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a déclaré hier qu'elle était complexe et se trouve actuellement sur le bureau du procureur de la République. Il a invité les médias à ne pas verser dans des conclusions «hâtives» qui peuvent «être contraires aux résultats de l'enquête enclenchée par les autorités compétentes». Il a aussi affirmé que l'enquête préliminaire était en cours avec «précision» tant au niveau des procédures relatives au constat des faits qu'à celles de l'autopsie. Il annoncera la tenue d'une conférence de presse par le procureur de la République, «une fois les résultats préliminaires» connus, et promet de tenir informée l'opinion publique des tenants et aboutissants de cette affaire. Il soulignera la garde-à-vue de suspects «liés à d'autres crimes».