Boumerdès se recueille, ce dimanche, à la mémoire des victimes
du séisme de 2003 survenu il y a 14 ans, un mercredi 21 mai 2003 à 19h44. Un
séisme de magnitude 6,7 sur l'échelle de Richter avait secoué Boumerdès et Alger. Son épicentre a été localisé en mer
dans la région de Zemmouri, plus précisément à 7 km
au nord de cette localité. A l'origine, une faille jusque-là méconnue et qui s'étend
entre Dellys et Aïn Taya sur près de 50 km. Les rapports des spécialistes
indiquaient que «le séisme de Boumerdès est le plus
meurtrier qu'a connu l'Algérois depuis des siècles et le second événement
majeur ayant affecté le nord de l'Algérie après celui d'El-Asnam le 10 octobre
1980», avec des pertes humaines estimées à 2.274 personnes. Le lourd bilan est
recensé à Boumerdès où 1.391 personnes ont trouvé la
mort, plus de 3.445 blessés dénombrés ainsi que 15.000 sans-abri entre la
capitale et Boumerdès et des dégâts matériels évalués
à plus de 5 milliards de dollars. En plus des infrastructures publiques
endommagées, dont des hôpitaux, des établissements scolaires, 80% du parc
logement ont été ébranlés sous l'effet de la secousse tellurique. Une ville ayant
payé un lourd tribut en cette soirée du mercredi, Bordj Ménaïel,
qui, 14 ans après, garde les séquelles du passage meurtrier et destructeur du
séisme. Le boulevard central qui s'étend sur deux kilomètres n'arrive toujours
pas à retrouver son lustre d'antan et le célèbre café ?Le Montagnard' n'est
plus que de l'histoire. Mais la localité de Bordj Ménaïel
renaît malgré tout grâce à l'effort colossal des pouvoirs publics. En 2014, le
Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a lancé le
nouveau centre urbain, s'étendant sur plus de 400 ha. Le gigantesque chantier
devait accueillir 70.000 logements de différentes formules dont un millier
d'unités sera distribué en cette 14e commémoration par M. Abderrahmane Madani Fouatih, le wali de Boumerdès,
qui a fait de l'éradication des 12.000 chalets implantés à travers 91 sites son
objectif numéro un. « Aucune famille ne sera sous le toit d'un chalet au 31
décembre 2017 ». La grande opération entamée dès le début de l'année a déjà
touché une douzaine de communes où le hideux décor des chalets a disparu, à
l'image de Ouled Moussa. Le
logement qui reste le souci majeur des populations, comme en témoignent les
centaines de sit-in observés, a bénéficié de l'inscription de près de 24.080
unités de différentes formules, dont plus de 4.000 logements sociaux, 2.500
logements participatifs et plus de 3.000 logements ruraux, renforcés selon les
responsables du secteur par l'inscription de 49.000 logements de différents
types, dont 16.900 unités ont déjà été réceptionnées, alors que 20.800 unités
sont en cours de réalisation. Ainsi lourdement touché, le parc logement de Boumerdès a fait un bond de plus de 50% passant de moins
98.000 logements avant le séisme de 2003 à plus de 190.000 unités à la fin de
la réception de tous les projets. Au lendemain de la dernière rencontre
walis-chef de gouvernement, Boumerdès a bénéficié
d'un autre quota estimé à 8.000 unités. A ce sujet, le wali avait insisté sur
la nécessité d'adopter un plan d'urbanisation répondant aux besoins et aux
aspirations des citoyens à un cadre urbain sain offrant toutes les commodités,
ajoutant que «le quota logement est suffisant pour éradiquer aussi bien les
chalets qu'une grande partie de l'habitat précaire recensé».