Revendiqués et attendus depuis fort longtemps
par les riverains, les travaux d'aménagement urbain de la cité populaire d'El
Gammas, qui ont été lancés il y a quelques semaines, ne vont pourtant pas sans
heurts entre les entreprises en charge de l'opération et les habitants de la
cité qui contestent parfois la qualité des travaux. Jeudi, c'est l'épaisseur de
la couche de goudron posée dans une rue qui a provoqué le clash entre les deux
parties. Suite à cela, les travaux ont été interrompus à cet endroit et
déplacés vers un autre site où le chantier ne rencontre pas d'opposition. Sur
instruction du directeur de l'urbanisme et de la construction (DUC), nous
a-t-on dit. Décision qui, bien entendu, n'a pas été du goût des riverains qui
ont organisé un mouvement de protestation mené par plus de 150 habitants, selon
nos informations. «Les travaux que nous contestons concernent uniquement cette
rue, nous ont expliqué jeudi les représentants des protestataires. Pourquoi
dans les autres rues c'est deux couches superposées de 14 centimètres de goudront qui ont été posées et dans cette rue uniquement
une couche de 6 centimètres», ont-ils demandé en arguant que cette mince couche
risque d'être facilement emportée par les premières pluies de l'été ou de
l'automne». Des membres de l'association de quartier, que nous avons contactés,
déplorent la décision qui venait d'être prise par le DUC, maître d'œuvre du
chantier, disant que «lorsque nous nous sommes mis à protester, les
responsables du chantier nous ont répondu qu'ils obéissent aux instructions».
Et ils ont profité de l'opportunité pour signaler que l'autre entreprise
communale qui avait reçu une dotation de 43 milliards de centimes aux fins de
lancer les travaux d'ouverture des rues entre les chalets et de
l'assainissement, «ne fait absolument rien». Et cette situation ne fait
qu'alimenter la colère des riverains qui ont le sentiment que cette opération
d'aménagement urbain est menée à une allure très lente, dans le désordre, et
que les travaux sont visiblement bâclés. C'est pourquoi, nous a expliqué M. Boukhelia Smaïn, président de
l'association «El-Amel» du quartier des 800 logements d'El-Gammas, ils en
appellent au wali pour remettre de l'ordre au niveau de l'ensemble du chantier
d'aménagement.
Mme Malika Bouchoul,
déléguée du secteur urbain d'El-Gammas, que nous avons interrogée
par la suite, a d'abord minimisé l'ampleur de la contestation en indiquant qu'à
la suite de l'opposition des riverains elle s'était rendue sur le site pour
essayer de les calmer. «En réalité, a-t-elle affirmé, ce n'était qu'une
quinzaine d'excités qui ont essayé de rameuter les riverains en prétendant
s'immiscer dans la procédure technique de conduite des travaux menés par
l'entreprise communale des travaux publics, EPTP. Et ils ont exigé
l'intervention du wali sur le site du chantier pour, selon eux, constater la
qualité des travaux. Le président de l'APC a été informé et a instruit des
collaborateurs pour intervenir et calmer les protestataires», a terminé la déléguée
communale.