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Constantine ? Deux pharmacies cambriolées, les psychotropes ciblés

par A. Mallem

Selon des responsables du bureau local du syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo), le phénomène du cambriolage des pharmacies pour s'emparer de lots de psychotropes est en train de prendre des proportions alarmantes dans la wilaya de Constantine. «En quelques semaines nous avons enregistré deux vols de ce genre perpétrés à la faveur de l'obscurité, dans des zones plus ou moins sécurisées», nous a révélé jeudi M. Bouherid Abdelkrim, porte-parole du Snapo et pharmacien de son état. «Faut-il attendre que le nombre de pharmacies touchées se multiplie et s'étende dans l'espace et dans le temps pour tirer la sonnette d'alarme ?», ajoutera-t-il.

Dans un entretien que nous avons eu avec lui jeudi dernier, le représentant des pharmaciens a avoué que la semaine passée, une pharmacie du quartier du 4ème kilomètre a été cambriolée de nuit et tout le lot des psychotropes, ainsi que d'autres médicaments ont été volés. «Les cambrioleurs sont entrés par effraction en arrachant carrément le rideau métallique de l'officine, a expliqué M. Bouherid. Dans le quartier Djenane Zitoune, ajoute-t-il, un cambriolage s'est produit il y a trois mois où une autre pharmacie avait été visée par le vol de médicaments psychotropes. Le vol s'est effectué de la même façon : de nuit et par effraction». Notre interlocuteur signale que ce facteur qui fait son intrusion avec fracas dans l'espace des pharmaciens d'officine pose un problème de sécurité qui influe largement sur la question de l'instauration des permanences de nuit, problème discuté à l'heure actuelle par les deux partenaires, la direction de la santé et le Snapo.

Questionné opportunément sur l'avancement des négociations lancées il y a une quinzaine de jours entre les deux partenaires, notre interlocuteur n'a pas caché que celles-ci butent sur quelques problèmes, notamment la permanence de nuit dans certains secteurs notoirement connus pour manquer de sécurité la nuit. «Le phénomène des cambriolages a provoqué une certaine réticence chez les pharmaciens qui hésitent maintenant à risquer leur peau devant la recrudescence des attaques de nuit. Le problème se pose particulièrement dans des communes comme Hamma Bouziane, très difficile à gérer parce que ses populations sont disséminées dans des zones éparses. Il y a 12 pharmacies dans cette commune et elles sont éparpillées dans des zones dangereuses de nuit, telles que Bekira, Djelloulia, Chaabet el Madbouh, dont le nom seul fait froid dans le dos, et où il est tellement risqué pour un pharmacien de faire une permanence de nuit.

Notre interlocuteur avoue que la commission mixte installée à cet effet à la DSP n'a pas encore finalisé le programme de garde de nuit du mois de mai. «Des points importants, tel que le remplacement d'un pharmacien par un autre, restent en suspens à cause du fait que les membres de la commission représentant la DSP ne peuvent prendre de décision en dehors du DSP lui-même. Ce dernier ne siège pas avec la commission. Ce qui retarde singulièrement le programme et pénalise les pharmaciens». Notre interlocuteur reconnaît en outre qu'il y a un allégement du programme dans les communes, mais dans les grandes communes, comme Constantine et El-Khroub, l'organisation de la garde de nuit reste à établir.