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Boumerdès: Place aux professionnels du tourisme

par O. M.

Dans une wilaya au littoral avoisinant les 100 km, une forêt pour ne parler que de celle de Zemmouri qui longe la grande bleue et se prolonge sur une quinzaine de kilomètres, des plages dont quelques-unes encore vierges, des circuits de montagne, des grottes féeriques, autant d'atouts qui devraient permettre à Boumerdès de se placer dans la carte de nouvelles destinations. Mais la grande entrave reste comment valoriser le secteur du tourisme. Encouragé par cette nature, M. Madani Fouatih, le wali de Boumerdès, vient hélas de faire l'amer constat du manque de professionnalisme de presque l'ensemble des hôteliers de la partie ouest de son territoire auquel il vient de consacrer une sortie thématique touchant une dizaine d'établissements.

Le constat du premier magistrat de la wilaya est catégorique : manque flagrant de professionnalisme des hôteliers et absence de vision à long terme. Au niveau d'un chantier superbement situé entre la forêt de Corso et la plage où les concepteurs n'ont pas su mettre en valeur le lieu, le wali intervient : «Vous avez la plage à cinquante mètres avec cette vue, pourquoi obstruer avec un mur ?» Des satisfactions, il y en a eu. Ainsi, trois hôtels situés au front de mer de Boumerdès, d'une capacité totale de 800 lits, ont été déjà lancés, parmi eux le complexe touristique du groupe public Cosider, celui du groupe Haddad dont la réalisation a été confiée aux Chinois pour la construction d'un hôtel 5 étoiles de 11 étages et enfin l'hôtel Aguir qui est en voie d'achèvement sur le même site. Ces trois nouvelles structures prises en main par des professionnels, visitées avant-hier, donneront plus de crédibilité à la destination Boumerdès si le côté accueil sera au rendez-vous, selon le wali. Autre point de satisfaction, la réalisation par l'investisseur Derriche d'un complexe ?'Le grand Medina», situé sur l'entrée ouest de la ville. Le wali a conseillé au propriétaire d'accélérer la cadence afin de mettre en valeur cette partie du boulevard qui va connaître un énorme aménagement. Le wali, qui a relevé des réserves tout le long de son périple, a tout de même salué les efforts de certains. Ainsi, à court terme, quelque 4.200 nouveaux lits renforceront le parc local grâce à la réalisation, en cours, de 42 projets d'investissement dans le secteur. «La réception progressive des projets en réalisation permettra de porter le nombre de lits de 2.800 actuellement à près de 7.000 lits, à l'horizon 2018», avance-t-on. Le wali a estimé que «la réception de ces infrastructures nouvelles devrait contribuer, dans une grande mesure, à la couverture des besoins futurs exprimés en la matière, tout en encourageant les gestionnaires à être plus disposés aux prestations fournies». Concernant la saison estivale, le wali a été catégorique : «Finie l'anarchie enregistrée au niveau des plages et des parkings, la gestion de ce dossier sera rigoureuse, avec un cahier des charges limitant les interventions de tout un chacun», ajoutant que des douches et des vespasiennes seront implantés au niveau de la quarantaine de plages ouvertes à la baignade dès le 1er juin prochain. Ainsi, après la promulgation de la loi portant création des zones d'expansion touristique (ZET), peu de projets ont vu le jour sur les 11 ZET sur plus de 5.000 ha.

Aujourd'hui, plus de 100 projets touristiques approuvés par le Calpiref sont toujours en suspens dont des hôtels, des parcs d'attraction ou encore des centres de vacances. La direction du tourisme a consenti une importante enveloppe financière pour la réalisation des onze plans d'aménagement et relancer, une fois pour toutes, un secteur vecteur de postes d'emploi, donc de richesse. Autre défi pour Madani Fouatih.