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Claudio
Descalzi, le P-dg de la compagnie d'énergie italienne, ENI, a envoyé un message
fort au gouvernement italien, en souhaitant poursuivre les contrats à l'export
avec l'Algérie qui arrivent à échéance en 2019. Dans son discours de ce jeudi
13 avril, devant l'Assemblée générale des Actionnaires, à Rome, il a indiqué
vouloir «travailler à l'extension du contrat» alors que l'Italie importe
environ 19 milliards de mètres cubes, par an de gaz algérien dont 12,9
milliards par ENI. Une indication qui sonne comme une réponse aux propos de Carlo
Calenda, ministre italien du Développement économique, concernant l'éventualité
d'une renégociation des contrats gaziers, à long terme avec l'Algérie. Quelques
heures plus tard, le même Calenda informait le ministre algérien de l'Energie
de la décision de son pays de renouveler ses contrats, liés à la livraison du
gaz, avec l'Algérie. Il a assuré Nourredine Bouterfa, lors d'un entretien, que
l'Algérie est un fournisseur de gaz important et fiable et que l'Italie
soutiendra la reconduction des contrats gaz. D'Alger, l'intervention première
du ministre transalpin a été, plutôt, perçue comme une annonce officielle de
l'Italie de ne pas renouveler son contrat d'importation de gaz, par gazoduc.
Rome ira jusqu'à remettre en doute la capacité des Algériens, à honorer à
l'avenir, leurs engagements contractuels, en livraison de gaz à cause de la
forte consommation en interne. Avant le patron d'ENI, c'est l'ambassadeur
d'Italie en Algérie, Pasquale Ferrara, qui est revenu sur la question, dans un
entretien accordé au quotidien ?Liberté', précisant qu'il ne s'agit pas de
«déclarations » mais plutôt d'une «communication que le ministre a faite au
Parlement, en réponse à un parlementaire qui évoquait le gazoduc
transadriatique (TAP) et qui n'a rien à voir avec l'Algérie». Les «relations
énergétiques ont été, sont et seront stratégiques», a affirmé le diplomate.
Quant à la volonté italienne de diversifier ses fournisseurs, il explique que
«cela ne se fait pas, nécessairement, par soustraction». L'Algérie demeure avec
la Libye à égalité des approvisionnements, le principal fournisseur en gaz de
l'Italie passant «de plus ou moins 7 milliards de mètres cubes, en 2015 à plus
ou moins, 18 milliards de mètres cubes en 2016», ajoute l'ambassadeur qui
avance le chiffre de 20 milliards de mètres cubes, pour 2017. Pasquale Ferrara
nuancera, également, le passage concernant l'instabilité de l'Algérie,
indiquant que le ministre italien évoquait, plutôt, le cas de la Libye. La
décision de reconduire son contrat gazier à long terme avec l'Algérie ferme la
porte à une polémique qui aurait pu avoir effet de contagion, même si selon les
experts, cela relève de la pure hypothèse et réconforte le pays, dans sa
position de fournisseur privilégié de l'Europe.
Lors des travaux de la deuxième réunion annuelle de dialogue politique, de haut niveau, sur l'Energie, entre Alger et Bruxelles, Bouterfa avait affirmé que les efforts d'exploration seront intensifiés «pour augmenter nos réserves» et répondre aux besoins croissants du marché national mais, également, «de consolider notre position comme un acteur actif et fiable dans les marchés régionaux et internationaux». Rappelant que l'Europe reste «le marché le plus important, pour le gaz algérien», il en est le troisième fournisseur après la Russie et la Norvège, le ministre de l'Energie a assuré que «l'Algérie continue à investir pour satisfaire ses partenaires». Le commissaire européen chargé de l'action pour le climat et de l'énergie, Miguel Arias Canete, avait confirmé, pour sa part, la place de l'Algérie, dans le planning européen d'importation de gaz naturel, affirmant qu'elle reste un fournisseur majeur et fiable de l'Europe et le demeurera, à moyen et long termes. |