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El-Bayadh: Sale temps pour la ménagère

par Hadj Mostefaoui

Prise en étau par la folle ascension des prix des produits maraîchers de base et les estomacs de la marmaille à apaiser quotidiennement, la ménagère ne sait plus où donner de la tête à chacune de ses sorties vers le marché du coin. La flambée des prix n'épargne aucun produit de première nécessité, touchant sur son passage les viandes rouges, devenues un luxe, cédées à 1500 DA le kilogramme pour l'ovin, 1300 DA pour le bovin, à 500 DA pour le poulet et celle d'origine cameline à 1.000 DA le kilogramme. Pour les abats de volailles, qui remontaient quelque peu le goût de la sauce et donnaient la sensation d'un morceau de viande ils ne sont presque plus à la portée des bourses modestes.

Pour les fruits et légumes de base, leurs prix atteignent des niveaux stratosphériques. L'ail à 2.000 DA et la reine pomme de terre à 100 DA. Les commerçants s'en donnent à cour de joie en faisant mordre la poussière chaque jour de marché à des ménagères aux revenus modestes. Pour le reste des autres légumes qui autrefois garnissaient le couscous, dame citrouille prend son envol et franchit la barre des 300 DA le kilogramme avec la carotte à 80 DA, la tomate à pas moins de 160 DA. Pour d'autres légumes, tels le poivron ou les haricots verts, à plus de 350 DA/kg, il faudra s'en passer et oublier leur goût et leur saveur car ils ne reviendront pas de sitôt sur la table familiale. Quelques rares chefs de famille tentés par l'orange locale, ne font qu'écarquiller les yeux face à son prix affiché qui est passé du jour au lendemain de 250 à 350 DA.

Par ailleurs, au mépris de la réglementation en vigueur, les dépositaires de lait en sachet ont eux aussi été tentés par la hausse des prix et proposent le litre de lait de vache en sachet à 55 DA et le petit lait à 60 DA. La direction du commerce a du pain sur la planche et se doit d'intervenir.

Dans les petites et grandes agglomérations de la zone rurale, la folle ascension des prix a fait que bon nombre de chefs de familles se sont abstenus définitivement d'acheter certains légumes et viandes rouges, exception faite de la pomme de terre. Rencontrée récemment à l'entrée du marché hebdomadaire de légumes, une ménagère nous a confié à l'issue de ses emplettes qu'elle est désormais contrainte de préparer du couscous, copieusement arrosé de lait frais en sachet acquis à plus de 35 DA et le servir comme met de résistance à toute la famille, quitte à subir ce régime alimentaire toute l'année.