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Le phénomène inquiète les riverains: De plus en plus de malades mentaux et de SDF dans les rues

par J. Boukraa

Les habitants de la ville d'Oran assistent ces derniers jours à une présence accrue de malades mentaux au niveau de la majorité des quartiers. Certes, le phénomène n'est pas nouveau, mais il devient inquiétant surtout que la majorité de ces personnes s'attaquent aux passants et notamment aux femmes. Certains d'entre eux sont munis de pierres, bâtons et d'autres objets dangereux. Malgré l'absence de chiffres officiels récents, on peut constater que le nombre de personnes atteintes de troubles psychiques livrées à elles-mêmes dans les rues d'Oran, reste effarant. On les trouve un peu partout, plus particulièrement au niveau des carrefours, des arrêts de bus? Comment expliquer que ces personnes, atteintes de maladies mentales, se retrouvent ainsi à errer en pleine nature ? Malgré l'importance croissante de ces pathologies dans la région ouest, Oran ne dispose pas de suffisamment d'infrastructures psychiatriques hormis l'EHS de psychiatrie de Sidi Chami. Les services concernés ramassent une moyenne de 6 cas chaque mois. Ces personnes sont dirigées vers l'EHS de psychiatrie de Sidi Chami. Mais cela reste insuffisant. Ces malheureux représentent, dans de nombreux cas, un véritable danger pour les citoyens et même pour eux-mêmes. La maladie mentale est généralement associée à la violence et à la dangerosité. Vu le danger qu'ils pourraient représenter, et ne serait-ce que par simple devoir d'assistance, ces malades doivent être pris en charge mais hélas les moyens infrastructurels restent insuffisants. Contacté à ce sujet, le responsable du SAMU social d'Oran, M. Bentazzi a tenu a souligner que ses services, en collaboration avec la sûreté, la DSP et le Croissant rouge, organisent « quatre sorties par semaine pour le ramassage et la prise en charge des malades mentaux et des SDF ». Notre interlocuteur a toutefois souligné que les structures spécialisées sont dépassées. « A chaque sortie, ont trouve de nouveau malades mentaux. La plupart sont originaires d'autres wilayas. La région ouest ne compte qu'une seule structure de prise en charge des personnes souffrant de troubles psychiatriques. Cette situation fait qu'un important nombre de malades mentaux errent dans les rues de la ville d'Oran, avec tous les dangers qu'ils représentent pour eux-mêmes et pour les autres. En effet, la prise en charge des malades mentaux pose plus que jamais un grand problème. Elle est confrontée notamment à l'insuffisance de structures et de personnels, assure notre interlocuteur. Et d'ajouter, « Pour faire face à cette situation, des correspondances ont été envoyées aux services concernés des autres wilayas pour accueillir ces malades. Une fois identifiés, ces malades seront transférés vers leurs lieux de résidence ». Durant les trois premiers mois de cette année, 12 malades mentaux ont été pris en charge par le SAMU social. Selon la même source, les sans-domicile-fixe sont aussi légion à Oran. Ils viennent de toutes les régions du pays à la recherche d'une vie meilleure ou tout simplement pour fuir un environnement familial ou social hostile. Mais comme il n'est pas facile d'identifier les personnes qui méritent vraiment d'être aidées. Parce qu'il y a des familles qui viennent à Oran pour des objectifs bien déterminés, pour s'enrichir par la mendicité, le SAMU Social d'Oran a lancé un appel pressant à l'intention des citoyens en général et les comités de quartiers en particulier afin de les aider. A cet effet, l'appel consiste à pousser les citoyens et les comités de quartier à avertir le SAMU de la présence de ces sdf pour qu'ils soient pris en charge au lieu de leur donner des couvertures ou des matelas et les abandonner à leur triste sort en plein air avec toute la rigueur hivernale. Dans cette optique, un numéro vert sera mis en service incessamment afin de permettre aux Oranais d'informer le SAMU de la présence des sdf pour être pris rapidement en charge. Le but de cette mesure est de placer ces sdf soit dans DIAR ERRAHMA, soit dans des centres de vieillesse ou si possible les remettre dans leurs familles, surtout que certains sont issus de wilayas limitrophes.