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Belgique- Le 22 mars : au nom de toutes les victimes du terrorisme

par Bruxelles: M'hammedi Bouzina Med

Les Belges ont associé toutes les victimes du terrorisme qui frappe le monde à la commémoration des attentats qui les ont frappés l'année passé le 22 mars 2016.

La Belgique a tenu à donner un symbole particulier à la commémoration des attentats terroristes meurtriers qui l'ont frappée, voilà une année, le 22 mars 2016. A l'hommage rendu aux 34 morts et plus de 360 blessés, les Belges ont associé toutes les victimes du terrorisme, depuis 2001, depuis les attentats de New York en érigeant un monument en métal sculpté reprenant la date du 11 septembre 2001, à proximité du rond-point Schuman, face au siège des institutions de le l'Union européenne.

A 9h 11 min, le couple royal, accompagné du Premier ministre, de ministres belges, de représentants des institutions européennes et de membres de familles victimes des attentats, ont inauguré une plaque et une fresque commémoratives à la station de métro Maelbeek où le kamikaze se revendiquant de l'Etat islamique s'est fait exploser, tuant aveuglément les nombreux passagers se rendant à leur travail. La station Maelbeek n'a pas été choisie par le terroriste par hasard: elle dessert les institutions européennes, Parlement, Conseil et Commission européenne.

Le symbole est fort, les Belges l'ont compris et ils associent le souvenir de leurs morts avec celui des autres Européens touchés par l'horreur terroriste. Plus tôt, à 08h 06, le couple royal et les nombreux officiels ont inauguré en présence des familles des victimes à l'aéroport international de Bruxelles (Zaventem), une plaque commémorative à la mémoire des victimes ravies à la vie une heure avant l'attentat du métro de Bruxelles.

Une minute de silence a été observée sur les lieux des deux attentats. D'autres manifestations de souvenir ont été organisées à Bruxelles sur la Grand-Place, sur la place de la Bourse et d'autres lieux particuliers de Bruxelles.

Par ailleurs, les habitants de la commune bruxelloise de Molenbeek d'où étaient originaires les terroristes et qui a souffert de son image par l'acharnement médiatique la présentant comme un «Kaboul» européen, ont tenu à manifester leur tristesse et leur solidarité en organisant une marche du souvenir pour marquer leur dénonciation et condamnation de toute violence terroriste.

Commune à forte présence immigrée marocaine et turque notamment, mais aussi commune populaire, Molenbeek a souffert de la très forte stigmatisation et culpabilisation au lendemain des attentats de Bruxelles.

Les Belges ont donc, à l'occasion de cette première commémoration, au nom des victimes du terrorisme, rappelé leur unité et leur volonté de briser le but recherché par les criminels terroristes, celui de la division du peuple belge et de la mise en accusation des étrangers de confession musulmane. «Apprenons à nous écouter, à nous respecter... osons la tendresse», à déclaré le roi Philippe dans un discours émouvant sur la place Schuman après avoir rappelé «qu'il nous faut partager ces moments d'une humanité blessée». Après le roi, la parole a été donnée à une parente de victime ravie à la vie et qui a en quelques mots jeté l'émoi dans la nombreuse assistance: «A la mort opposons la vie, à la violence opposons l'amour», a-t-elle déclaré.

Les Belges ont voulu donner à cette journée du 22 mars un sens, celui de l'union, de la fraternité, de l'espérance dans le respect des différences et croyances ou philosophies. «Venez, soyez les bienvenus, que vous soyez musulmans, juifs, chrétiens, bouddhistes ou non croyants.

Venez et soyez les bienvenus, vous êtes un être humain», a déclaré un parent turc qui a perdu son fils dans le drame du 22 mars. Hier, la Belgique a entamé son deuil avec une grande dignité et avec la ferme volonté de ne pas se laisser enfermer dans le terrible piège des terroristes, celui d'une guerre des religions et de prétendues civilisations inconciliables.