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Bras de fer FAF-MJS: La politique de la terre brûlée guette le football national

par Kamel Mohamed

  Le bras de fer engagé entre le ministère de la Jeunesse et des Sports et la fédération algérienne de football s'apparente à la politique de la terre brûlée que semblent prôner les dirigeants de la FAF, lesquels ne sont pas prêts à laisser filer les intérêts dont ils bénéficient. Cependant, il faut reconnaitre que l'attitude du ministère de tutelle a amené ou encouragé les membres de la FAF, fidèles au président sortant, Mohamed Raouraoua, à agir de la sorte. La commission électorale, dont les membres sont proches pour ne pas dire agissent toujours sous les ordres de Raouraoua, a pour objectif de reporter l'assemblée générale de la FAF au 27 avril.

Il s'agit pour cette commission de gagner du temps, sachant que même si l'AG élective de la FAF sera reportée au 27 avril, elle ne pourrait pas avoir lieu à cette date en raison de sa coïncidence avec la fin de la campagne électorale des élections législatives. Ces dernières se dérouleront le 4 mai.

Sur le plan pratique, la FAF ne pourrait pas organiser son AGE avant les législatives du 4 mai. Et si la commission électorale de la FAF arrive à obtenir le report de l'AGE, elle aura réussi à gagner du temps. Ainsi, l'AGE de la fédération interviendrait après le 4 mai, sachant qu'il y aura un changement de gouvernement après les législatives, c'est-à-dire que l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports partirait. Dans ce cas de figure, la donne changerait et il se pourrait même que Raouraoua change d'avis et se porte candidat pour sa propre succession sur demande et insistance des membres de l'AG. Cette option n'est pas à écarter surtout si Raouraoua ne sera pas réélu au Comité exécutif de la CAF aujourd'hui à Addis-Abeba où se déroule le congrès de la CAF. C'est le scénario que Baâmeur et les membres de la commission électorale veulent mettre en œuvre car il s'agit pour eux de gagner du temps, nous a expliqué un membre de l'ancien bureau fédéral.

Les membres de l'AG restent solidaires avec Raouraoua à qui les autorités du pays ont signifié qu'il doit se retirer. Il faut relever qu'au cas où Raouraoua ou son équipe partent, les actuels membres influents au sein de l'AG de la FAF, dont les présidents de club et des ligues, perdraient des avantages colossaux. Cela explique la réaction des président de clubs qui veulent barrer la route à Kheiredine Zetchi, un candidat soutenu par le MJS pour présider la FAF. En ce sens, le MJS insiste pour maintenir la date initiale de l'AGE pour lundi prochain, soit le 20 mars. Mais compte tenu de l'enjeu que représente la FAF et ses fonds pour les présidents de clubs et des ligues régionales, il sera difficile au MJS d'imposer sa loi. Ceux qui sont opposés au MJS et à la candidature de Zetchi brandissent la menace de recourir à la FIFA. Il s'agit pour eux de gagner du temps par tous les moyens, pourvu que leurs intérêt de ne soient pas touchés, d'où la politique de la terre brûlée qui guette la FAF et le football national. La première conséquence de cette politique de terre brûlée, c'est l'équipe nationale A qui ratera la date FIFA de ce mois de mars, alors que les joueurs devaient se retrouver pour préparer d'ores et déjà le match contre le Togo, prévu le mois de juin prochain à Alger pour le compte des éliminatoires de la CAN-2019.