Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Une nouvelle feuille de route pour la coopération algéro-allemande

par Yazid Alilat

La seconde visite de la chancelière allemande Angela Merkel en Algérie, après celle de 2008, ne sera pas uniquement axée sur le volet politique ou sécuritaire. En marge de la 6ème commission mixte algéro-allemande, un forum d'affaires est prévu ce mardi dans un grand hôtel de la capitale. Selon Abderahmane Hadef, chargé des relations algéro-allemandes et président de la chambre de commerce et d'industrie de Médéa, il y aura du côté allemand 70 hommes d'affaires et investisseurs qui vont participer à ce forum avec leurs homologues algériens, qui seront au nombre de 100. «Il y aura 70 hommes d'affaires allemands et plus de 100 du côté algérien pour ce forum qui se tiendra dans un grand hôtel d'Alger», a-t-il précisé. L'organisation du forum d'affaires algéro-allemand a été dévolue au ministère de l'Industrie et des Mines «pour permettre aux hommes d'affaires des deux pays de discuter et d'examiner les opportunités et les projets de partenariat», explique M. Hadef pour qui «ce forum va?permettre d'aborder des secteurs dont on a besoin, car on doit savoir ce qu'on veut dans ce type de partenariat». En outre, «nous sommes en train de mettre en place les bases d'un solide partenariat» avec les Allemands. Il a cependant annoncé qu'«il n'y aura pas d'accords cette fois-ci». «On va examiner les opportunités de partenariat également avec les chambres de commerce des deux pays». «Pour les deux partenaires, il s'agit de dynamiser encore plus la coopération industrielle, en particulier dans le secteur de la construction mécanique et automobile, à travers les projets de réalisation de pôles de construction de voitures en Algérie», a souligné M. Hadef. Car «il s'agit pour nous de suivre l'exemple allemand de développement des PME-PMI pour densifier le tissu industriel. Nous voulons donner l'occasion aux entreprises algériennes de prendre exemple sur le développement de la PME-PMI en Allemagne, d'autant que les Allemands sont prêts à un transfert technologique vers l'Algérie». Pour les Allemands, «l'Algérie est la porte de l'Afrique», indique le président de la chambre de commerce de Médéa.

Par ailleurs, M. Hadef estime qu'il faut développer et améliorer, dans le cadre du partenariat économique avec l'Allemagne, le domaine de l'engineering financier «pour améliorer le système bancaire algérien et améliorer ses produits et être aux normes (du système financier) international». Pour autant, il a rappelé que la balance des échanges entre les deux pays est largement au profit de l'Allemagne, qui exporte annuellement pour une valeur de trois milliards de dollars vers l'Algérie, quant celle-ci n'en exporte que 70 millions de dollars. «Les exportations algériennes vers l'Allemagne sont très faibles», a-t-il dit. «Le volume des échanges commerciaux ne représente pas les potentialités offertes aux deux pays, et au niveau de la chambre on veut aller vers une autre approche pour donner la meilleure image du pays», relève le chargé des relations algéro-allemandes. Dès lors, «on va discuter (lors du forum) avec nos partenaires allemands sur ce que nous pouvons exporter vers l'Allemagne. On doit revoir certaines choses dans l'accord bilatéral entre les deux pays sur le plan économique et on doit aussi se battre pour exporter nos produits, dont les céréales, car on ne peut importer des quantités importantes de céréales d'Europe et ne pas les réexpédier sous forme de produits finis». En fait, M. Hadef annonce qu'une feuille de route pour reformater les relations économiques, commerciales et industrielles entre Berlin et Alger sera «mise en place» durant ce forum. Il s'agit en particulier des secteurs industriels, de l'énergie, de l'industrie pharmaceutique, les NTIC et la formation professionnelle. D'autre part, «la commission mixte va nous permettre d'améliorer le climat des affaires dans tous les domaines». L'Allemagne « a une vision spéciale sur l'Algérie sur le plan politique, et il s'agit d'améliorer cette vision sur le plan économique», estime enfin M. Hadef.